L’actu du 15 novembre 2021 /
Après quatorze jours de discussions et plusieurs nuits blanches les 196 États ont adopté, le 13 novembre, le « Pacte climatique de Glasgow ». Mais ce texte final, résumant les engagements pris lors de cette vingt-sixième conférence sur le climat ne convainc pas tout le monde. Les négociateurs Européens auraient voulu plus d’ambition. La présidence britannique de la COP 26, elle même, a avoué sa déception.
Un accord « mieux que prévu »
Les négociations devaient se terminer vendredi 12. Elles se sont finalement poursuivies le lendemain avec des conclusions finales approuvés en soirée. L’accord de Glasgow est plus ambitieux que ne l’avaient prévu de nombreux observateurs en amont de la COP. Beaucoup partaient pessimistes, en constatant notamment que les dirigeants de gros pays pollueurs comme le président chinois ne se rendaient pas personnellement à la COP. Or, l’engagement à réduire la consommation de charbon ou celui visant les émissions de méthane des avancées importantes qui figuraient parmi les priorités que l’Union européenne voulaient défendre.
L’accord conclu samedi comprend également un « guide » pour mettre en place un système d’échange de droit à polluer ou « crédits carbone » entre les pays et entre les entreprises du secteur privé. L’UE, qui a son propre marché du carbone (CO2) depuis plus de dix ans, poussait pour faciliter la mise en place d’un tel mécanisme au niveau international.
Enfin, les pays ont pris de nombreux engagements volontaires : sur le méthane, la déforestation, la fin de l’extraction des combustibles fossiles, etc. Si tous ces objectifs se concrétisent vraiment, le monde pourrait suivre une trajectoire de 1,8 degré de réchauffement, selon l’Agence internationale de l’énergie. Mais d’autres analyses sont plus sombres : l’ONG Climate Action Tracker a averti que le monde se dirigeait vers un réchauffement de 2,4 degrés. Pour rappel, l’accord de Paris négocié en 2015 fixait un objectif «bien en dessous de 2 degrés».
De grandes déceptions
En concluant l’évènement, le président de la COP26, Alok Sharma, a exprimé ses regrets : « Je comprends la profonde déception », a-t-il déclaré. Comme souvent en matière de diplomatie, les pays se sont finalement résolus à signer un texte qui ne satisfait entièrement personne. « C’est un pas important mais ce n’est pas assez », a conclu Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies (ONU). Quant à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, elle estime que « le travail est loin d’être terminé ». Les pays les plus affectés par les conséquences du changement climatique (montée des eaux, sécheresses, etc) sont les plus amères. « Il sera trop tard pour les Maldives », a déclaré Aminath Shauna, ministre de l’Environnement des Maldives. « Ce qui est équilibré et pragmatique pour les autres parties n’aidera pas les Maldives à s’adapter à temps. »
Les pays les plus pauvres ont toutefois obtenu des engagements plus clairs de la part des économies les plus riches pour augmenter les flux financiers en vue de faire face au changement climatique, construire les infrastructures adaptées, etc. Les plus développés ont promis de fournir 100 milliards de dollars par an en financement climatique. Ils devaient déjà le faire pour 2020. Un nouvel objectif de financement sera fixé d’ici 2024, promettent les plus riches, pour remplacer l’engagement de 100 milliards de dollars. Les États les plus vulnérables demandaient aussi un fonds spécifique pour les indemniser des catastrophes déjà provoquées par le changement climatique. Une requête rejetée par les États-Unis et l’Union européenne.
Fin du charbon : un espoir douché
C’est une première : la COP a reconnu la nécessité de « réduire progressivement » l’énergie au charbon. La mention de cette source fossile tenait beaucoup à la présidence Britannique car les mots « charbon » et « combustibles fossiles » n’avait jamais été mentionnés dans un accord climatique des Nations Unies. Mais au dernier moment, la Chine et l’Inde ont obtenu que l’engagement à une « élimination » du charbon se transforme en « réduction ». Une vraie déception pour les organisateurs, pour les ONG et pour les parties prenantes les plus ambitieuses comme les Européens. En outre, l’accord ne mentionne pas de calendrier pour ses engagements.
Le texte final incite les pays à fortes émissions comme la Chine à revenir l’année prochaine pour réévaluer la rapidité avec laquelle ils peuvent réduire les gaz à effet de serre. Rendez-vous est pris pour la COP 27, en 2022, en Egypte.
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