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Une conférence sur l’avenir de l’Europe : pour quoi faire ?
L’actu du 10 février 2020 /
L’Union s’apprête à lancer, un an après les dernières élections européennes, un grand processus de refonte de son fonctionnement démocratique. L’objectif ? Impliquer davantage les citoyens dans la prise de décisions et repenser les thématiques sur lesquelles légiférer.
Une idée qui vient de loin
Une critique colle à la peau de l’Union européenne depuis sa création : elle ne serait pas assez « démocratique ». Il y a quinze ans, lorsqu’ils ont voté NON à la « constitution européenne », les français reprochaient déjà à la grosse machine institutionnelle bruxelloise d’être coupée des réalités et des peuples. Ces dernières années, c’est entre autres le Brexit qui a relancé les débats sur les imperfections du modèle politique de l’UE.
En prenant la présidence de la Commission européenne, l’Allemande Ursula Von der Leyen, promettait une refonte en profondeur du fonctionnement de l’Union. Il serait temps, disait-elle, de consulter les peuples du continent sur leur vision de l’avenir afin de transformer le divorce avec nos voisins britanniques en un nouvel élan pour les 27.
Un projet encore flou
Fin 2019, l’idée est lancée : une Conférence sur l’Avenir de l’Europe débutera en 2020 et devrait durer deux ans. Tout le monde s’accorde sur une chose : la nécessité de faire un grand état des lieux de ce qui fonctionne et de ce qui cloche dans l’UE en intégrant au maximum les citoyens. Pourtant les avis divergent sur la forme et la finalité. Pour le Parlement européen, la conférence pourrait aboutir à une révision des traités de l’UE et à la création d’un mécanisme permanent de participation citoyenne. Les Etats-membres, réunis au sein du Conseil européen, sont plus réservés sur le niveau d’ambition. La perspective de donner aux citoyens le pouvoir de modifier les traités ne les enchantent pas. Beaucoup, au sein du Conseil, préfèreraient une conférence débouchant sur un grand rapport-bilan.
Qui peut participer ?
Pour le Parlement européen, il faut intégrer toutes les catégories de citoyens : des représentants d’association, des dirigeants d’entreprises, des travailleurs, des retraités, des femmes, des hommes, et surtout : des jeunes ! Les eurodéputés ont même proposé que soit créée une « agora » spécifiquement dédiée aux jeunes. Afin de toucher un maximum d’individus, des rassemblements seront organisés en dehors de Bruxelles pour impliquer les niveaux européens, nationaux, régionaux et locaux.
La première étape, c’est pour quand ?
Les institutions européennes sont encore divisées sur la forme que prendra la Conférence sur l’Avenir de l’Europe. Il faudra donc plusieurs longues semaines de négociation pour arriver à se mettre d’accord sur les contours du processus. L’idée reste toutefois de lancer l’évenement le 9 mai prochain, jour de la fête de l’Europe.