Répondant au doux nom de Gaia-X, le projet se veut une alternative aux géants américains et chinois. Il sera basé à Bruxelles.

Le cloud permet de stocker des données sur des serveurs externes plus spacieux et sécurisés que ceux des entreprises, des administrations ou des particuliers. Cet espace numérique est « loué » par les fournisseurs de cloud. Données bancaires, de santé, d’assurance et autres protocoles industriels, beaucoup d’informations sensibles y sont stockées. Ce type d’hébergements décentralisés a explosé ces dernières années, et le boom du télétravail suite à la pandémie de Covid-19 a renforcé la tendance.

Par ce projet, l’Europe veut s’imposer face aux opérateurs étrangers dominants : Google, Amazon, Microsoft ou le Chinois Alibaba. Attention, il ne s’agit pas d’un nouveau cloud européen à part entière, mais plutôt d’une plateforme de plusieurs offres de stockage qui respecteraient des règles européennes (protection des données, normes de transparence, etc.). Onze entreprises françaises comme Orange ou EDF et onze groupes allemands portent le projet. Le ministre français de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a d’ailleurs appelé le 4 juin, « toutes les autres entreprises européennes à les rejoindre ».

Gaia-X tente de mettre fin à la dépendance des entreprises et des services publics de l’UE aux fournisseurs américains ou chinois. Aujourd’hui, ces derniers stockent, faute d’alternatives, beaucoup de nos données qui sont très sensibles. Dès 2021, il sera possible pour nous citoyens comme pour les entreprises de choisir un cloud sur le sol européen et de le quitter facilement pour un autre. Il faut dire qu’à l’heure actuelle, les tensions commerciales entre la Chine, les États-unis et l’Europe font de la gestion des données un outil stratégique. D’autant plus que, depuis 2018, une loi américaine permet à Washington de demander aux fournisseurs de cloud l’accès aux informations contenues dans leurs serveurs, même si ces données concernent les étrangers. Le gouvernement américain peut donc mettre le nez dans nos informations à nous Européens !

Gaia-X permettra-t-il une totale protection ? A suivre… car à condition d’en respecter les règles, les géants venus d’outre-Atlantique ou de Chine pourraient aussi intégrer la plateforme européenne portée par le couple franco-allemand.