L’actu du 22 décembre 2023 /
Les chefs d’Etat et de gouvernement des vingt-sept pays de l’UE se réunissaient les 14 et 15 décembre pour le traditionnel « Conseil européen » de fin d’année. Au programme : négociation d’adhésion et révision du budget. Mais faute d’accord sur le deuxième point, une réunion exceptionnelle des dirigeants début 2024 est déjà fixée.
L’agenda était dense. Deux jours pour chercher un accord des 27 sur l’ouverture de l’adhésion de plusieurs pays à l’Est de l’Europe et pour renflouer l’enveloppe budgétaire allouées en 2020 pour la période 2021-2027. Le 14 décembre, les dirigeants ont décidé d’ouvrir les négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie. Le premier ministre hongrois, proche de la Russie de Poutine, avait menacé de ne pas voter en faveur de ce nouveau pas de l’UE vers l’Ukraine. Mais face à la pression diplomatique, Viktor Orban a trouvé un subterfuge pour exprimer son mécontentement sans entraver la décision de ses vingt-six homologue. En effet, l’ouverture des négociations d’adhésion est une décision devant être prise à l’unanimité. En quittant la pièce au moment du vote, Viktor Orban a trouvé un moyen équivalent à une sorte d’abstention qui permet à la décision d’être prise en son absence.
Le dirigeant Ukrainien, Vladimir Zelensky, a salué « une victoire qui motive, inspire et renforce ». Les chefs d’Etats européens étaient eux aussi soulagés. La Hongrie a été plus conciliante que prévue et les longues tractations, thème après thème (économie, justice, finance, commerce, énergie, etc) vont pouvoir être lancées pour rapprocher petit à petit de l’UE tous les pans des économies et des sociétés ukrainienne et moldave. La route est donc encore longue pour les deux pays, mais cette étape était un jalon politique crucial sur le chemin de l’adhésion. D’autres pays ont d’ailleurs eu moins de chance. Le même jour, les chefs d’Etat et de gouvernement ont estimé que la Bosnie-Herzégovine n’avait pas effectué toutes les réformes demandées par la Commission pour ouvrir les négociations. Le sujet reviendra sur la table des Vingt-Sept lors du sommet de mars 2024.
Le deuxième sujet sur la table, la discussion sur la révision à mi-parcours du budget européen pour 2021-2027, n’a pas pu aboutir. La Commission avait proposé de rajouter de l’argent au pot commun en cours de route (avant 2027 donc) pour financer l’aide en Ukraine, la politique migratoire et la compétitivité de l’UE face aux États Unis et à la Chine. Mais cette proposition — pourtant largement revue à la baisse pour contenter les pays les plus frileux face aux dépenses — s’est heurtée au veto de Viktor Orban. Pour certains observateurs, il a simplement voulu faire un coup politique, montrer sa mauvaise humeur et son mécontentement face aux décisions prises par Bruxelles. Pour d’autre, le leader hongrois tenterait, par ce veto, de faire plier la Commission qui refuse de lui verser une partie du plan de relance post-Covid (près de 6 milliards d’euros) qui revient à la Hongrie mais que l’UE a gelés en raison de la situation de l’État de droit dans le pays.
Mais toute décision budgétaire devant être adoptée à l’unanimité, il a fallu constater l’échec de la discussion. Un nouveau sommet a donc été prévu le 1er février pour rouvrir le débat. Le président du Conseil européen, Charles Michel, espère d’ici là convaincre la Hongrie de se rallier aux 26 autres.
Immersion citoyenne sur l’Europe et l’Union européenne
Tous les jours l’actualité européenne nous donne des éléments à la fois de notre diversité et de ce qu’on construit avec les autres Européens. Retrouvez l’essentiel des actus ici et gardez le fil !
Et vous, à Romain… vous auriez répondu quoi ?
L’Europe c’est pas sorcier est une opération transmedia, participative et intergénérationnelle sur l’Europe dédiée aux enfants, aux adolescents et jeunes adultes, aux parents et grands parents.
En mettant les internautes en immersion sur les sujets européens qui les intéressent, ce site est un des éléments de l’opération L’Europe c’est pas sorcier qui se décline aussi en une exposition, un mémento et des événements en régions.
C’est L’Union européenne expliquée à tous. Son histoire, les gens qui y vivent et qui la font, les traités, les institutions et leurs rôles, les chefs d’Etat et les commissaires, les ministres et les députés, les sujets de tous les jours et l’Europe de demain.
L’opération est produite à l’initiative de et par Graine d’Europe qui associe sa démarche de sensibilisation à l’Europe à la philosophie de l’émission « C’est pas sorcier » pour créer le concept « L’Europe c’est pas sorcier », en partenariat avec France Télévisions.