L’actu du 31 juillet 2023 /
Dans une large enquête publiée le 20 juillet, Greenpeace fait la lumière sur d’impressionnants écarts de prix entre un billet en train et en avion pour un même trajet en Europe. A l’heure des départs en vacances, l’ONG regrette que le train « dont l’impact sur le climat est pourtant jusqu’à 100 fois moins important » soit encore si cher pour les Européens. Elle appelle les institutions, notamment européennes, à changer la donne.
En Europe, les billets de train sont en moyenne deux fois plus chers que ceux d’avion pour un même trajet, constate Greenpeace. Un trajet entre Barcelone et Londres coûtant même jusqu’à 30 fois plus cher ! Voila qui ne facilite pas les efforts des citoyens européens pour contribuer à limiter le réchauffement climatique.
Les pouvoirs publics, et notamment à l’échelon européen, ne sont pas pour rien dans ces écarts de prix compliquant l’action citoyenne pour la transition énergétique et climatique. Pour Greenpeace, il faut mettre fin à toutes les « subventions accordées au secteur aérien ». Ca tombe bien, revenir sur l’exonération de la taxe sur le kérosène est l’un des objectifs du paquet climat présenté par Bruxelles en juillet 2021. Mais c’est aussi le texte le plus compliqué à faire avancer. Alors que d’autres (ceux révisant le marché du carbone ou les objectifs en matière d’énergie renouvelable, etc) ont été bouclés, le texte sur la taxation de l’énergie et des carburants est toujours dans les limbes. En cause : une méthode de vote spécifique pour les textes liés à la fiscalité qui oblige les Etats à trouver un compromis à l’unanimité des Vingt-Sept. Un travail si fastidieux que la dernière révision du texte date de … 2003 ! C’est bien elle que Greenpeace appelle à mettre à jour pour tenir compte de la nocivité du kérosène pour le climat.
L’ONG veut aussi introduire des contributions sur les billets d’avion pour compenser l’impact climatique et environnemental du transport aérien. Se faisant, le « vrai » prix d’un trajet en avion payé par le citoyen européen intègrerait ses effets négatifs pour la planète. Problème : cela renchérirait aussi le prix des voyages, impactant principalement les citoyens les moins aisés, étudiants, précaires, pour qui un prix de l’avion qui rattrape celui du train signifie une impossibilité de voyager.
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