Dans « Steuplait », Adèle est bien déterminée. Pour elle, ce qu’on peut partager, c’est la façon de mieux trier nos déchets.
La Commission européenne a fait de la réduction et du recyclage des déchets « l’un des axes prioritaires » de l’Union européenne (UE) en matière environnementale. Il faut dire
que la production annuelle de déchets de l’Union, tous secteurs économiques
confondus, s’élève désormais à 2,5 milliards de tonnes, soit 5 tonnes par habitant
par an.
L’institution bruxelloise met régulièrement le nez dans les poubelles des États pour leur fixer des objectifs. Une directive-cadre européenne de 2008 prévoyait que 50 % des déchets municipaux produits par les ménages européens soient recyclés d’ici à 2020.
La moyenne européenne se situe actuellement à 45 % de déchets municipaux recyclés.
De nouveaux objectifs adoptés en mai 2018 engagent les États membres à porter ce chiffre à 55 % d’ici à 2025. Et puis, une meilleure gestion des déchets est également un objectif
clé du fameux « Green Deal européen » présenté par la Commission en décembre
2019. Parmi les objectifs visés : diviser par deux la quantité de déchets municipaux
non recyclés d’ici à 2030.
L’Allemagne montre l’exemple
Si les efforts fournis en la matière varient fortement selon les États, l’Allemagne est le bon élève de la classe européenne. Avec plus de 67 % de ses déchets municipaux recyclés en 2018, le pays se situe d’ores et déjà au-delà de l’objectif fixé pour l’horizon 2025. Le ministère français de la Transition écologique l’a bien compris, et réfléchit notamment à s’inspirer de son voisin pour mettre en place un système de consigne. En vigueur depuis 2003 outre-Rhin, ce dispositif — Pfand en allemand — oblige les magasins à mettre à disposition de leurs clients une machine permettant d’y déposer bouteilles et canettes vides, réutilisables ou jetables, qu’il s’agisse de verre, d’aluminium ou de plastique. Ils se voient alors rembourser la caution de 8 à 25 centimes payée lors de l’achat. Une mesure fortement incitative qui a permis à l’Allemagne de collecter plus de 98 % de ce type de déchets !
La bataille de l’UE contre le plastique
Mais, comme nous l’explique le site Reporterre, le système de consigne ne résout pas tout. Et notamment pas l’essor des bouteilles jetables, à usage unique, qui représentent près de 71 % des contenants utilisés sur le marché des boissons, contre seulement 40 % en 2003. A l’image de Coca-Cola, qui a cessé d’utiliser du plastique réutilisable pour ses bouteilles de 0,5 et 1,5 L, les industriels de la boisson optent pour des coûts de production les plus bas possible. Or ces matières à usage unique « nécessitent un processus de recyclage très gourmand en ressources », note l’article.
La Commission a, un temps, caressé l’idée d’un système de consigne européen sur les bouteilles en plastique, avant de l’abandonner. Poussée par le Parlement européen, elle a néanmoins déclaré la guerre au plastique à usage unique en janvier 2018. Cette stratégie européenne a abouti en décembre de la même année à un texte qui interdit la vente au sein de l’UE de certains produits comme les couverts, les cotons-tiges, les assiettes, les pailles ou les tiges fixées aux ballons à partir de 2021. Mais les bouteilles en plastique n’en font pas partie.
La crise du coronavirus pourrait néanmoins remettre à plus tard ces avancées, met en garde un article du quotidien Le Monde. Les emballages plastiques bénéficient d’un retour en grâce dans les supermarchés, et les masques en polypropylène et les flasques de gel hydroalcoolique s’arrachent pour faire face à l’épidémie. Le lobby des transformateurs européens du plastique, EuPC, en a donc profité pour abattre de nouvelles cartes. Et demander dans une lettre adressée le 8 avril 2020 à la Commission, « de reporter d’au moins un an la mise en œuvre au niveau national de la directive sur les plastiques à usage unique et de lever toutes les interdictions » déjà en vigueur concernant ce type de produits. Ce discours orchestré par l’industrie du plastique porte déjà ses fruits en Italie, où le gouvernement réfléchit à retarder l’entrée en vigueur d’une taxe sur la fabrication du plastique, qui devait entrer en vigueur à partir de juillet 2020.
Retrouvez ici une infographie intéressante produite par le Parlement européen sur le sujet ! (Les chiffres qui y sont mentionnés datent de 2015 mais l’ensemble donne une idée de l’évolution de nos production et traitement des déchets dans l’Union européenne)
Immersion citoyenne sur l’Europe et l’Union européenne
Chaque sujet lancé par les participants en réponse à cette question et diffusé dans les vidéos de la série L’Europe c’est pas sorcier a fait l’objet d’un dossier qu’on vous livre ici. Vraiment intéressant !
Et vous, à Romain… vous auriez répondu quoi ?
L’Europe c’est pas sorcier est une opération transmedia, participative et intergénérationnelle sur l’Europe dédiée aux enfants, aux adolescents et jeunes adultes, aux parents et grands parents.
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