L’actu du 11 janvier 2021 /
Alors que le virus de Covid-19 a déjà tué plus de 375 000 personnes au sein de l’Union européenne, les autorités s’accordent pour voir dans la vaccination de masse le moyen le plus efficace de mettre fin à la pandémie. En Europe, Bruxelles tente de jouer un rôle pour coordonner la politique de vaccination.
Quel est le rôle de la Commission dans la stratégie vaccinale ?
La santé est une compétence que les Vingt-sept n’ont pas vraiment déléguée à l’Union. L’exécutif européen ne reste pourtant pas les bras croisés face à une crise sanitaire généralisée qui ne connaît pas les frontières des États. Dès l’été, Bruxelles a présenté sa «stratégie vaccin», une communication sans effets concrets immédiats mais qui donne le ton de la nouvelle ambition européenne.
L’action de la Commission a d’abord été décisive via les pré-achats de vaccins. Elle a financé les six laboratoires privés les plus avancés dans leurs recherches, à hauteur de 2,15 milliards d’euros, a négocié les prix de futures commandes et pré-commandé près de 1 900 milliards de doses à partager entre États. Ces derniers devront ensuite acheter les doses.
Autre rôle décisif de Bruxelles : les autorisations au titre de l’harmonisation du marché intérieur et de la protection des consommateurs. L’Agence européenne des médicaments permet une procédure unique de validation des vaccins à travers l’Union. Ainsi, fin décembre, celle-ci autorise une première commercialisation : le vaccin développé par BioNtech et Pfizer. Le 6 janvier, le laboratoire Moderna est à son tour officiellement autorisé à commercialiser son produit. D’autres procédures de contrôle sont en cours, pour analyser les formules développées par d’autres entreprises : AstraZeneca, Curevax, etc.
Ces feux verts se veulent la garantie de l’absence de nocivité de la formule et permettent aux vingt-sept pays de l’Union de lancer leur campagne de vaccination.
Là encore, la Commission européenne entend jouer un rôle : coordonner ces campagnes à travers l’Union. La direction générale de la Santé, à Bruxelles, organise des réunions hebdomadaires avec les ministres des Vingt-sept. Il s’agit notamment de s’assurer que la livraison des vaccins ait lieu simultanément dans l’ensemble de l’UE. La Commission a également formulé des recommandations aux États, notamment en matière de communication à la population.
Pourquoi la Commission fait-elle l’objet de critiques ?
Des voix s’élèvent pour dénoncer d’abord une certaine «lenteur» dans l’action de Bruxelles et le système d’approbations des doses par l’Agence européenne du médicament . Ainsi le vaccin BioNTech / Pfizer développé en Allemagne a d’abord été injecté hors de l’UE avant de recevoir le feu vert chez lui. Israël, les États-Unis ou le Royaume-Uni ont pris de l’avance en matière de vaccination. De son côté, la Commission assure que ce temps d’analyse était nécessaire pour s’assurer de la sécurité de l’administration des doses.
Il est également reproché à la Commission de ne pas avoir commandé assez de vaccins aux laboratoires. L’Allemagne a déjà annoncé vouloir commander ses propres doses et plusieurs régions françaises se font aussi entendre en ce sens. La coordination européenne est donc mise en difficulté.
Dès novembre, la Hongrie de Viktor Orbàn avait d’ailleurs déjà fait cavalier seul en commandant des échantillons du vaccin russe Spoutnik V, non-validé par l’agence du médicament de l’UE. La Hongrie a agit dans le cadre d’une « procédure d’urgence », précise la Commission européenne. Ce sont donc les autorités nationales qui entrent en jeu et délivrent l’autorisation permettant d’utiliser le vaccin sur leur territoire, et uniquement dans le cadre de la situation d’urgence qu’ils ont identifiée. Le vaccin russe utilisé par Budapest ne pourra pas circuler ailleurs dans l’UE.
Alors que la campagne de vaccination s’accélère partout en Europe, Bruxelles doit désormais trouver le moyen de suivre le rythme et d’assurer un approvisionnement croissant.
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