L’actu du 7 mai 2020 mise à jour le 22 février 2021 /
A l’heure où plusieurs pays européens entamaient leur premier déconfinement, la tension montait à nouveau entre Etats-Unis et Chine. « C’est la guerre des superpuissances », commente le quotidien britannique The Guardian. D’autres journaux se posent aussi la question : la Chine va-t-elle s’imposer comme une puissance globale dès la fin de la pandémie ? Les analystes se divisent : pour certains, la république populaire est d’ores-et-déjà en position de force, d’autres croient toujours en la suprématie des Etats-Unis. Quid de l’Europe dans cette rivalité ?
Cette « grande compétition de pouvoir porte des problèmes majeures et peu d’opportunités pour l’Union Européenne », comme l’affirme un récent rapport du Réseau européen des think-tanks sur la Chine (ETNC). Dans un contexte où l’Union devient « un partenaire central pour les Etats-Unis et la Chine », la pression sur Bruxelles monte des deux côtés, tandis que les relations se détériorent. « Depuis 2016, la confiance de l’UE dans les Etats-Unis et dans la Chine – deux partenaires essentiels – a baissé », poursuit l’étude du ETNC, publiée en janvier 2020.
Les relations euro-américaines ont beaucoup changé sous le leadership de Donald Trump en 2017. Pour la première fois, Bruxelles fait face à un président qui « voudrait voir l’UE faillir ». « Si au niveau administratif et technique, la coopération transatlantique demeure forte, la qualité du dialogue politique a précipité dramatiquement », résume l’ETNC. De l’autre côté, les relations sino-européennes se sont aussi détériorées ces dernières années. Et parmi les raisons de ce virage, l’ETNC indique l’action économique et diplomatique de la Chine sur le territoire européen.
« Les officiels de l’UE ont commencé à percevoir la diplomatie chinoise comme étant en train de miner l’unité européenne, du moins dans certaines occasions », poursuit le rapport. On fait référence ici aux sommets “17+1”, organisés par la Chine avec plusieurs pays de l’Europe centrale et orientale. Mais c’est toute la stratégie d’investissement chinoise qui préoccupe Bruxelles. Ces dernières cinq années, les investissements directs étrangers de la Chine dans le territoire de l’UE ont dépassé les 126 milliards d’euros, en faisant parfois beaucoup de bruit.
Les transactions les plus commentées ont probablement été les rachats des clubs de foot (AC Milan, Inter Milan et Aston Villa pour en citer que quelques uns), mais l’acquisition du géant suédois de l’automobile Volvo et du producteur de pneus italien Pirelli ont aussi eu une forte valeur symbolique, tout comme le rachat de Club Med en 2015. Outre les entreprises, la Chine a racheté des infrastructures : 4 aéroports et six ports maritimes d’après Bloomberg, mais il y a aussi les autoroutes en construction dans l’Europe orientale et le pont de Peljesac (long de 2,4 km) en Croatie.
Ces trois dernières années, néanmoins, le vent a changé. Selon le cabinet américain Rhodium, les investissements chinois en Europe ont atteint leur sommet en 2016 et depuis ont baissé. La cause – commente le quotidien La Croix – serait « le durcissement de Pékin à l’égard des acquisitions jugées «irrationnelles» de groupes déjà surendettés, mais aussi un cadre réglementaire plus strict en Europe ». Une troisième raison demeure l’ouverte opposition des Etats-Unis, qui mettent en garde les Européens contre les projets chinois, à partir de la “Nouvelle Route de la soie”.
Et à l’heure du COVID-19, comment évolue l’approche européenne entre ces deux puissances en lutte entre elles ? « L’Europe fait bloc », explique Bloomberg, dans un article paru en avril 2020. « Berlin, Paris, Rome et Madrid ont augmenté dans ces dernières semaines leurs pouvoirs pour s’opposer aux investissements venant de l’extérieur de l’UE. Le bloc va inaugurer les premières règles continentales permettant la sélection des rachats pour des raisons de sécurité », poursuit le média américain.
Mi février 2021, dans sa «stratégie commerciale révisée », la Commission européenne a annoncé des actions contre l’imposition de droits de douane sur les produits européens (comme l’avait fait Donald Trump) et contre la concurrence déloyale des entreprises chinoises qui reçoivent des subventions publiques de Pékin.
L’ accord commercial entre Bruxelles et Pékin annoncé fin décembre 2020 et l’élection de Joe Biden aux Etats-Unis suffiront-il a enrayer la méfiance grandissante entre USA, UE et
Chine ?
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