Dans la vidéo « Une question essentielle », une jeune lycéenne précise à Romain que ce qu’elle aimerait partager avec les autres européens ce sont les droits, les devoirs et les libertés.
La dignité humaine, la liberté, la démocratie ou encore l’égalité… Voici certaines des valeurs sur lesquelles se base l’Union européenne et qui sont inscrites dans ses traités fondamentaux. Qui en connaît les autres ? Plus de 60 ans après le début de la construction européenne, les objectifs et les intentions de départ semblent parfois distants. On s’en rappelle uniquement lorsqu’un Etat membre est rappelé à l’ordre car il est sur le point de violer l’une de ces valeurs.
Pourtant, avant d’être une puissance économique avec un grand marché commun et une monnaie commune, l’Union européenne demeure un projet politique, censé promouvoir la paix sur le territoire européen. « L’Europe n’a pas été faite et nous avons eu la guerre », déclare le 9 mai 1950 le ministre des Affaires étrangers français Robert Schuman dans un discours considéré comme un moment fondateur de la construction européenne. L’expérience communautaire naît en effet comme une réaction au drame de la Seconde Guerre mondiale.
Cela ne doit donc pas surprendre de voir ces raisons politiques qui ont justifié le projet européen inscrites dans les tout premiers articles des traités fondamentaux. « L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités », peut-on lire à l’article 2 du Traité sur l’Union européenne (TUE).
« Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes », lit-on dans ce même article, tandis que l’article 3 s’ouvre en déclarant que « l’Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples ».
En résumé, l’Union européenne défend la dignité humaine qu’elle considère « inviolable » et assure à ses citoyens la « liberté de circulation », tout comme « les libertés individuelles, telles que le respect de la vie privée et la liberté de pensée, de religion, de réunion, d’expression et d’information ». Le fonctionnement de l’Union est ensuite « fondé sur la démocratie représentative » et « l’égalité de tous les citoyens » est garantie devant la loi. Dans ce cadre s’inscrit aussi l’égalité entre femmes et hommes et les politiques visant à la promouvoir. Enfin, « l’État de droit » et « les droits de l’homme » constituent la structure sur laquelle s’appuient toutes les institutions de l’Union et qu’on retrouve aussi dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE.
Ces valeurs ne sont pas uniquement des formalités. L’article 7 du traité sur l’Union européenne donne à l’Union la possibilité de sanctionner un État membre qui ne respecterait pas ses valeurs fondatrices. Des mesures préventives et même un mécanisme de sanctions sont prévus dans ce cas. Si une « violation grave et persistante » est effectivement constatée par le Conseil européen (qui réunit les chefs d’Etats et de gouvernements européens), l’Etat membre concerné peut voir suspendus certains des droits dont il dispose au sein de l’Union.
Récemment, la procédure de l’article 7 a été enclenchée contre la Pologne (fin 2017) et à l’encontre de la Hongrie (septembre 2018). En début d’année 2020, le parlement européen a constaté que « la situation s’est détériorée » quant à l’État de droit dans ces deux pays. La crise du COVID-19 n’a pas arrangé les choses. En Hongrie, le parlement a octroyé au Premier ministre, Viktor Orban, des pouvoirs radicalement renforcés : il pourra prolonger indéfiniment l’état d’urgence sans demander l’aval du parlement hongrois.
En Pologne, la nouvelle loi sur le régime disciplinaire appliqué aux juges qui est entrée en vigueur mi-février pourrait maintenant faire l’objet d’un recours de la part de la Commission européenne devant la cour de justice européenne. La nouvelle loi voulue par Varsovie « sape l’indépendance judiciaire des juges polonais et est incompatible avec la primauté du droit de l’Union », a affirmé la commissaire Vera Jourova. La Pologne a maintenant deux mois pour répondre à la Commission, qui menace de porter la question devant les juges européens si Varsovie ne cède pas.
Photo © Wesley-Tingey_Unsplash
Immersion citoyenne sur l’Europe et l’Union européenne
Chaque sujet lancé par les participants en réponse à cette question et diffusé dans les vidéos de la série L’Europe c’est pas sorcier a fait l’objet d’un dossier qu’on vous livre ici. Vraiment intéressant !
Et vous, à Romain… vous auriez répondu quoi ?
L’Europe c’est pas sorcier est une opération transmedia, participative et intergénérationnelle sur l’Europe dédiée aux enfants, aux adolescents et jeunes adultes, aux parents et grands parents.
En mettant les internautes en immersion sur les sujets européens qui les intéressent, ce site est un des éléments de l’opération L’Europe c’est pas sorcier qui se décline aussi en une exposition, un mémento et des événements en régions.
C’est L’Union européenne expliquée à tous. Son histoire, les gens qui y vivent et qui la font, les traités, les institutions et leurs rôles, les chefs d’Etat et les commissaires, les ministres et les députés, les sujets de tous les jours et l’Europe de demain.
L’opération est produite à l’initiative de et par Graine d’Europe qui associe sa démarche de sensibilisation à l’Europe à la philosophie de l’émission « C’est pas sorcier » pour créer le concept « L’Europe c’est pas sorcier », en partenariat avec France Télévisions.