L’actu du 1er juin 2022 /
Les chefs d’Etat et de gouvernement se réunissaient à Bruxelles pour un sommet européen extraordinaire les 30 et 31 mai. La Russie, et la guerre qu’elle mène en Ukraine, étaient au cœur de l’agenda. Il s’agissait de décider unanimement de nouvelles sanctions, mais aussi de faire le point sur la sécurité énergétique, alimentaire et militaire de l’Union.
Les chefs d’État et de gouvernement sont arrivés à Bruxelles, très décidés à imposer de nouvelles sanctions au voisin russe, comme l’a proposé la Commission en mettant sur la table un « sixième paquet de mesures punitives » début mai. Tous … sauf un. La Hongrie de Viktor Orban ne voulait pas entendre parler d’un embargo sur le pétrole. Le pays dépend fortement de la Russie pour son approvisionnement et son dirigeant, réputé proche de Vladimir Poutine, rechigne à trop l’affaiblir.
Finalement, un accord a été trouvé dans la nuit. L’interdiction d’importer du pétrole russe concernera les livraisons par bateaux et uniquement certaines livraisons par pipelines. La Hongrie et d’autres pays comme la Slovaquie, par exemple, pourront continuer à se fournir auprès de la Russie pendant un temps limité… (mais indéterminé). Au total, près de 90 % des achats européens de pétrole russe seront concernés par l’embargo, expliquait le président du Conseil européen, Charles Michel, le 30 mai.
Ce traitement spécial pour Budapest a permis de trouver un accord politique sur l’ensemble du paquet de sanctions. Celui-ci dépasse d’ailleurs le seul aspect énergétique, puisqu’il prévoit l’exclusion de l’une des principales banques russes — Sberbank — du réseau interbancaire Swift permettant les transactions financières. Il ajoute aussi de nouvelles sanctions individuelles contre des proches du président Vladimir Poutine et la fin de la diffusion de trois médias contrôlés par le Kremlin.
Les Vingt-Sept ont aussi discuté de la meilleure manière d’assurer l’indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie tout en évitant que les prix flambent. Ils ont par exemple demandé à la Commission de travailler à la mise en place d’un prix plafonné pour les importations énergétiques.
Sur le front de la sécurité alimentaire, les dirigeants ont appelé Moscou à « lever le blocage des ports ukrainiens de la mer Noire et à permettre les exportations alimentaires ». Le président français Emmanuel Macron et son homologue allemand Olaf Scholz ont déclaré qu’ils allaient faire remonter le dossier aux Nations Unies pour que l’Ukraine ait un cadre clair, l’assurant que les navires acheminant des céréales ne seraient pas attaqués. La pénurie de céréales est un risque particulièrement important en Afrique, gros consommateur des denrées russes et ukrainiennes. Le président sénégalais Macky Sall était d’ailleurs invité au sommet par vidéoconférence, tout comme le dirigeant ukrainien Volodymir Zelinski.
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