L’actu du 1er mai 2019 /
On l’a surnommé le « Big Bang » de l’Union européenne.
Il y a quinze ans, le 1er mai 2004, dix nouveaux pays rejoignaient l’Union européenne. Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie portaient le nombre des Etats membres de l’Union de 15 à 25. Trois autres pays ont suivi quelques années plus tard — Bulgarie et Roumanie en 2007, Croatie en 2013 — créant ainsi l’Union européenne telle que nous la connaissons.
Cette date est souvent citée aujourd’hui pour indiquer tout court « l’élargissement à l’Est » ou la « réunification » du continent européen avec l’entrée dans l’Union européenne de plusieurs pays ex-communistes. Cependant, les Etats qui ont rejoint l’Union le 1er mai 2004 ont moins de choses en commun que ce qu’on le croit. Et depuis cette date, ils ont vécu des évolutions parfois très différentes entre elles.
Tout d’abord, parmi ces dix nouveaux Etats membres, trois n’ont pas de « passé soviétique commun ». Il s’agit de Malte, Chypre, et de la Slovénie, qui avant son indépendance faisait partie de la Yougoslavie socialiste non contrôlée par Moscou. Parmi ces trois pays, en outre, Chypre a une caractéristique unique : son territoire demeure occupé en partie par un Etat tiers, la Turquie. Cette partition de l’île se poursuit depuis 1974.
Des différences existent aussi parmi les Etats qui ont été placés après 1945 sous le contrôle – direct ou indirect – de l’Union soviétique. Les pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) et les pays de l’Europe centrale (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) n’ont en effet pas pris le même chemin après la fin des régimes communistes.
Budapest, Varsovie, Prague et Bratislava ont notamment fondé en 1991 le « groupe de Visegrád », qui demeure aujourd’hui sur des positions souvent critiques de l’Union européenne, notamment en matière d’immigration. Mais même au sein de ce groupe, des différences persistent. La Slovaquie, par exemple, fait partie de la zone euro, ou encore la Pologne et la Hongrie ont des points de vue très distants vis à vis de la Russie…
Depuis 2004 quelle a été l’évolution de ces dix nouveaux Etats membres de l’Union européenne ?
En général, tous les Etats ont enregistré une hausse de leur PIB par habitant. Cette croissance a cependant été plus marquée dans les Etats baltes, où cet indicateur a doublé depuis 2004. Dans son discours célébrant l’anniversaire du « Big bang européen », le président de la Commission Jean-Claude Juncker a d’ailleurs rappelé que l’Union européenne a investi 365,2 milliards d’euros dans ces pays sur la période 2004–2020, tandis et que grâce à eux les entreprises européennes ont pu bénéficier de nouveaux marchés.
Grâce aussi à ces investissements, le chômage a baissé dans les dix Etats membres de 2004, sauf à Chypre, où la récente crise économique a frappé dur, provoquant une hausse du chômage de 4,9% en 2004 à 11,1 % fin 2017 (aujourd’hui ce chiffre dépasse toujours les 7 %). Autre point qui sépare les dix pays du « Big bang » : la démographie. Depuis 2004, six Etats membres ont vu décroître le nombre de leurs citoyens. Cela a été le cas en Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne et Slovaquie.
Considérer le « bloc » de 2004 comme une seule entité peut donc cacher pas mal de nuances. Et quinze plus tard, il est peut-être encore trop tôt pour dresser un bilan définitif du Big bang européen.
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