L’actu du 6 mai 2019 /
Avez-vous déjà entendu parler du Spitzenkandidat ? Ce mot imprononçable vient de
l’allemand. Il est utilisé dans le contexte des élections européennes pour désigner la tête
de liste des partis européens, c’est-à-dire sur chaque liste la personne qui se porte candidate au poste de président de la Commission européenne après les élections.
Une tête de groupe, au delà des frontières nationales
La plupart des partis dans les États-membres sont rattachés à des familles politiques
européennes. Ainsi en France, Les Républicains sont membres du PPE (Parti populaire
européen), le PS appartient au PSE (Parti socialiste européen) et La République En
Marche pourrait bien créer un groupe commun avec les membres de l’ALDE (Alliance
des libéraux et démocrates pour l’Europe).
Les listes nationales appartenant à un même groupe européen ont signé un même programme élaboré au niveau transnational et incarné par le fameux “Spitzenkandidat”. Ce dernier doit se présenter aux élections sur une liste nationale. Mais, à la différence des autres candidats qui souhaitent être élus eurodéputés, cette tête de liste brigue le poste de président de la Commission européenne. Si on décide de suivre la logique du Spitzenkandidat, le président de la Commission est donc désigné parmi les eurodéputés nouvellement élus et démissionnera de son poste de député.
Une pratique très récente
C’est cette logique qui a été appliquée en 2014. Lors des dernières élections, Jean-
Claude Juncker était le Spitzenkandidat du PPE. Il a ensuite pris la tête de la
Commission européenne car son parti a obtenu le plus de sièges au Parlement
européen.
Toutefois, rien dans les traités n’oblige les chefs d’États et les eurodéputés à choisir le
futur président de la Commission parmi les parlementaires. En 2019, la question fait
débat : faut-il réitérer la pratique du Spitzenkandidat et faire de la tête de liste du parti
majoritaire le prochain président de la Commission ?
Une démarche contestée
Certains y voient une avancée pour la démocratie. En effet, le principe du
Spitzenkandidat revient à attribuer l’un des postes les plus stratégiques à un candidat
qui s’est présenté devant les citoyens de l’UE. Ainsi, le PPE et le PSE ont décidé de jouer
le jeu, une nouvelle fois en 2019. L’Allemand Manfred Weber représentera la droite
modérée européenne. Il candidate donc à la présidence de la Commission s’il est élu
sur les listes parlementaires en mai. A gauche, c’est Frans Timmermans, un Néerlandais
actuellement commissaire européen, qui se positionne pour les plus hautes fonctions.
D’autres sont plus critiques de cette logique du Spizenkandidat, qui avantage les grands
partis traditionnels de gauche et de droite dans la course à la présidence de la
Commission. En effet, ces partis sont ceux qui risquent d’avoir le plus grand nombre
d’eurodéputés et donc de prendre la tête de la Commission. Le groupe ALDE, qui se
réformera pour intégrer les candidats de La République en Marche, n’a ainsi pas souhaité
présenter une tête de liste unique pour les élections 2019.
Rendez-vous en juin, lors du prochain Conseil européen, pour savoir si les leaders des
28 États-membres choisiront de nommer à la présidence de la Commission la tête de
liste du parti majoritaire au nouveau Parlement européen. Mi-juillet, ce sera au tour des
eurodéputés de se prononcer sur la proposition faite par le Conseil.
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