L’actu du 2 juin 2023 /
Quarante-cinq chefs d’État et de gouvernement du continent européen se sont réunis le 1er juin en Moldavie pour la deuxième édition de la « CPE ». Un rendez-vous notamment initié par le président français, Emmanuel Macron, pour réunir toute l’Europe et ainsi ouvrir un espace de dialogue entre ceux de l’Union à Vingt-Sept et leurs voisins, dont beaucoup sont candidats à l’intégration de l’UE. Certains y voient même les prémices à l’élargissement de l’UE vers une Union à trente ou trente-cinq pays, dans un format que l’on testerait d’abord via la CPE.
De l’Islande à l’Azerbaïdjan, en passant par le Royaume-Uni et l’Ukraine, une bonne partie du vieux continent était réunie au château de Mimi, à une heure de train de la capitale moldave. Russie et Biélorussie n’ont pas été invitées. Il faut dire que cette réunion de haut niveau était aussi destinée à montrer l’unité des peuples d’Europe face à la guerre de Vladimir Poutine. Le lieu même n’était pas choisi au hasard, le rendez-vous était fixé à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.
Symbole d’unité face à la Russie
C’est en tout cas ce symbole d’union que l’on retiendra de cette deuxième édition de la CPE, une photo de famille témoigne du rapprochement des 45 dirigeants. Pour le reste, aucune décision majeure n’était attendue, aucune signature de traité ni engagement quelconque. Des tables-rondes sur des thèmes divers (sécurité, énergie, etc.) étaient organisées pour réfléchir ensemble à un avenir commun, mais elles servaient surtout de prétexte pour faire se rencontrer les dirigeants et amorcer un dialogue.
Garder Londres et Istanbul dans le giron européen
Pour les promoteurs de la CPE, il s’agit aussi d’arrimer certains pays du continent au reste de l’Europe. Ainsi la présence du Royaume-Uni était particulièrement saluée par les dirigeants des Vingt-Sept qui utilisent désormais le format à 45 pour remplacer les discussions lors des Conseils européens auxquels Londres ne participe plus depuis le Brexit. Le Royaume-uni a d’ailleurs proposé d’accueillir la CPE en 2024.
La venue du turc Recep Tayyip Erdoğan était elle aussi attendue avec intérêt, car ses relations avec l’UE sont tumultueuses : pays officiellement candidat à l’intégration européenne, la Turquie et son dirigeant se montrent depuis de nombreuses années bien moins intéressés pour rejoindre les Vingt-Sept. Alors que tous espéraient faire de ce deuxième rendez-vous un lieu de dialogue avec le Turc, il ne s’est finalement pas rendu en Moldavie. Les plus optimistes n’y voient qu’un conflit de calendrier : le 1er juin, il était nouvellement élu et n’avait pas encore prêté serment et n’était donc pas vraiment habilité à représenter la Turquie. D’autres y perçoivent une ombre sur l’avenir de la CPE : si certains dirigeants clés commencent à la boycotter, la communauté politique européenne fera-t-elle long feu ?
Apaiser les tensions
Enfin, cette édition moldave de la CPE fut aussi l’occasion d’adoucir les tensions entre différentes régions du continent. La question du Kosovo par exemple a pu être abordée en marge du sommet grâce au format dit « de bilatérales » permettant des discussions informelles entre dirigeants. Le président français et le chancelier allemand ont ainsi pu réunir leurs homologues serbe et kosovar — deux territoires en conflit — pour tenter de faire baisser les tensions dans le nord du Kosovo. Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont aussi organisé la rencontre entre Arménie et Azerbaïdjan pour tenter de relancer les négociations censées mettre fin au conflit lié au contrôle — revendiqué par les Arméniens — dans une région azerbaïdjanaise peuplée de nombreux Arméniens.
Autant de chantiers qui ne s’achèvent pas en une journée de rencontre de haut niveau, mais qui devront se poursuivre grâce aux dialogues amorcés à chaque nouvelle édition de la CPE. La prochaine se tiendra en Espagne, à Grenade, en octobre 2023.
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