L’actu du 14 septembre 2022 /
Le 14 septembre, Ursula von der Leyen a prononcé son traditionnel « discours sur l’état de l’Union ». Un exercice inspiré de la tradition américaine qui est souvent l’occasion pour les présidents de l’exécutif européen de défendre leur action de l’année précédente et de présenter leur ambition pour celle à venir. Cette année, le discours est emprunt du champ lexical de la guerre, de la bataille, décliné dans plusieurs domaines : énergie, commerce, démocratie, etc.
« C’est une guerre contre notre énergie, une guerre contre notre économie, une guerre contre nos valeurs et une guerre contre notre avenir », a lancé Ursula von der Leyen. Le ton est donné. La présidente évoque d’abord longuement le conflit le plus direct, celui avec la Russie. Elle a invité la première dame ukrainienne, Olena Zelenska, et, pour appuyer encore plus la symbolique, Ursula von der Leyen et plusieurs commissaires européennes sont vêtues de jaune et de bleu, les couleurs de l’Ukraine. La première partie du discours sur l’état de l’Union s’oppose sans détour aux actions de Vladimir Poutine et rappelle le soutien de l’UE à son voisin ukrainien. Elle propose même à Kiev d’étudier son intégration dans le marché unique européen. La présidente s’est félicitée d’avoir maintenu l’unité des 27 face aux provocations du Kremlin et d’avoir évité la lenteur d’agir du passé. « Dès que les troupes russes ont franchi la frontière ukrainienne, notre réponse a été unie, déterminée et immédiate. »
Ensuite, Ursula von der Leyen ouvre le chapitre énergétique. L’un des plus longs de son discours. Là encore, l’Europe est prise dans une bataille, une guerre des prix. Poutine se sert de son gaz, qu’il coupe à l’envi, pour affaiblir et diviser les Européens. La présidente de la Commission veut lui répondre par une action forte. Une action qui montrerait que non seulement l’Europe tient bon mais qu’en plus elle sort renforcée de la crise. Alors elle présente une série de mesures d’urgence pour limiter les factures des citoyens européens, pour leur reverser une partie des superprofits des énergéticiens européens (des bénéfices exceptionnels dus aux prix élevés de l’énergie sur les marchés internationaux) et pour réduire massivement la consommation d’électricité de l’Union.
Sur le modèle de l’énergie, Ursula von der Leyen explique ensuite que d’autres secteurs risquent d’affaiblir l’Europe : la Chine ou d’autres pay pourraient décider de priver l’Europe d’un approvisionnement vital en matières premières ou en semi-conducteurs (nécessaires pour la fabrication de tout matériel électronique). Alors elle veut une Union européenne qui soit autonome. Il faut reconstruire tout un pan de l’économie que l’on a délégué à d’autres puissances, à qui l’UE a longtemps acheté des produits clés de la chaîne de production. La Commission européenne veut s’attaquer à ce chantier dit « d’autonomie stratégique » et la présidente Von der Leyen a même annoncé la création d’un nouveau fonds de souveraineté européen.
Enfin, la bataille se mène aussi à l’intérieur de l’Union. Ursula von der Leyen a mis en garde contre les « chevaux de Troie » qui s’immiscent en Europe pour mettre à mal ses valeurs. Elle a tour à tour évoqué la désinformation orchestrée par les puissances étrangères ou les financements vers certaines structures politiques européennes pour déstabiliser le système démocratique. La Russie et la Chine sont visées. Face à cela, la Commission proposera, en 2023, un « train de mesures sur la défense de la démocratie ». Parmi celles-ci, la présidente a évoqué, sans plus de détails, une future initiative « contre l’influence étrangère occulte ».
Au delà de ces constats d’une Europe prise dans une bataille économique, politique, culturelle, Ursula von der Leyen a profité de son discours sur l’état de l’Union pour égrainer un tas de mesures qu’elle entend mettre en place avant la fin de son mandat (en 2024). Elle veut par exemple lancer une banque de l’hydrogène, pour développer au plus vite cette nouvelle source d’énergie comme alternative à celles importées. Elle veut aussi s’attaquer à la santé mentale ou aux metaverses (univers digitaux parallèles). Autant de propositions qui seront présentées aux vingt-sept États membres et au Parlement européen avant d’être définitivement actées dans le programme de travail officiel de 2023.
Immersion citoyenne sur l’Europe et l’Union européenne
Tous les jours l’actualité européenne nous donne des éléments à la fois de notre diversité et de ce qu’on construit avec les autres Européens. Retrouvez l’essentiel des actus ici et gardez le fil !
Et vous, à Romain… vous auriez répondu quoi ?
L’Europe c’est pas sorcier est une opération transmedia, participative et intergénérationnelle sur l’Europe dédiée aux enfants, aux adolescents et jeunes adultes, aux parents et grands parents.
En mettant les internautes en immersion sur les sujets européens qui les intéressent, ce site est un des éléments de l’opération L’Europe c’est pas sorcier qui se décline aussi en une exposition, un mémento et des événements en régions.
C’est L’Union européenne expliquée à tous. Son histoire, les gens qui y vivent et qui la font, les traités, les institutions et leurs rôles, les chefs d’Etat et les commissaires, les ministres et les députés, les sujets de tous les jours et l’Europe de demain.
L’opération est produite à l’initiative de et par Graine d’Europe qui associe sa démarche de sensibilisation à l’Europe à la philosophie de l’émission « C’est pas sorcier » pour créer le concept « L’Europe c’est pas sorcier », en partenariat avec France Télévisions.