L’actu du 11 novembre 2020 /
Les dirigeants européens, dans leur grande majorité, se sont précipités pour féliciter le « président élu », Joe Biden, 46e homme à la tête des États-Unis. Mais que signifie cette victoire du démocrate de 77 ans pour l’Union européenne ?
Tourner la page Trump
Avec Donald Trump, la priorité était « America first » et « Make America great again ». Il ne faisait que peu de cas des relations avec le vieux continent. Pour le nouveau locataire de la Maison Blanche, au contraire, le fameux « partenariat transatlantique », ces relations privilégiées UE/US, est une priorité. Le dialogue sera « plus facile, plus apaisé » peut-on entendre au sein de la Commission européenne. L’hostilité affiché par Trump à l’égard du projet européen (Trump parie sur le démantèlement prochain de l’UE devrait faire place à un ton de respect mutuel.
Ensemble pour le Climat
Cet engagement de Joe Biden est sur toutes les lèvres : les États-Unis, sortis de l’Accord de Paris sur le climat sous l’ère Trump, rejoindront l’alliance dès janvier 2021. Voilà qui devrait booster les ambitions européennes en matière de Green Deal et de lutte contre le changement climatique. Plus concrètement, Joe Biden affirme vouloir investir massivement dans les « infrastructures vertes », les énergies renouvelables et abandonner progressivement la dépendance de son pays au pétrole et au gaz. Cet élan venu d’outre-Atlantique est un véritable atout pour les États européens les plus progressistes en matière d’écologie et de climat. Ils auront ainsi un allié de poids pour faire passer des textes clés du Green Deal comme la « loi climat » ou la « taxonomie des investissements verts », auprès de ceux, parmi les 27, qui sont les moins enthousiastes.
Coronavirus : la cause commune
Alors que Donald Trump refusait de prendre au sérieux la pandémie mondiale, le démocrate Biden rejoint la lutte coordonnée par la Commission européenne contre le virus. Dès ce lundi, il a annoncé la mise en place d’une cellule de crise chargée d’élaborer son plan d’attaque contre la covid-19. Là encore, les États-Unis se transforment en allié de poids, indispensable pour l’Europe dans un combat qui ne connaît pas les frontières terrestres. Joe Biden devrait aussi réintégrer les rangs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin d’y porter un message partagé par l’Union : les études scientifiques doivent être prises au sérieux.
Commerce : je t’aime moi non plus
S’il s’annonce plus aisé de sceller un accord commercial avec l’Amérique de Biden, la négociation sera loin d’être facile pour les Européens. L’Union continuera de faire pression pour mettre en place une taxe mondiale sur le numérique et sur les Gafa, et la question des droits de douane entre les deux côtés de l’Atlantique ne se réglera pas en un jour. Le ton devrait toutefois être plus amical que sous Donald Trump, qui était allé jusqu’à qualifier l’Europe d’« ennemi » des États-Unis sur la question du commerce et à imposer des droits de douane très élevés sur l’acier ou les vins européens, notamment. Certains, dans l’Union européenne, se prennent même à rêver de la reprise des négociations pour le renouvellement d’un grand accord de libre-échange transatlantique. Ces dernières avaient échoué à la fin du mandat de Barack Obama.
État de droit « first »
Beaucoup de diplomates européens veulent voir dans Joe Biden un allié dans la défense de l’État de droit. Alors que l’Union européenne s’embrouille, en interne, sur ce sujet (notamment avec ses membres à l’Est), un soutien de la Maison Blanche ne sera pas de trop. Joe Biden n’a pas l’indulgence de Donald Trump vis-à-vis du président russe Vladimir Poutine, dont certains dirigeants européens copient les pratiques liberticides. Plus généralement, c’est une conception partagée de la démocratie que souhaite porter l’UE avec son partenaire outre-Atlantique. Les tensions que la diplomatie européenne cherche sans succès à apaiser au Moyen-Orient (en Israël, en Iran, etc.) pourraient retomber avec le retour d’une Amérique pacificatrice.
Attention cependant à ne pas faire voir dans la victoire de Joe Biden une révolution des relations transatlantiques. En effet, le président américain doit s’appuyer sur le Congrès (Chambre des représentants et Sénat) pour gouverner. Or ce dernier est divisé et les républicains pourraient bien remporter la majorité du Sénat… Une évolution majeure donc, mais pas THE révolution.
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