L’actu du 26 mars 2022 /
Ballet d’hélicoptères à Bruxelles. Les 24 et 25 mars, les chefs d’État et de gouvernement des grandes puissances occidentales se sont succédé dans la capitale belge. Au programme : réunions du G7, de l’Otan et Sommet européen. Autant d’occasions d’afficher l’unité de l’UE, du Canada, du Royaume-Uni, du Japon et des États-Unis face à Vladimir Poutine et ses velléités guerrières.
Les sept premières économies du monde : unies et solidaires
Le G7, d’abord, réunissait jeudi 24 au matin, les dirigeants allemand, canadien, américain, français, japonais et anglais. Dans une déclaration commune, ils ont condamné l’invasion de l’Ukraine. Plus concrètement, les sept signataires s’engagent surtout à « travailler ensemble » pour réduire la dépendance à l’énergie russe. L’UE par exemple importe 40 % de son gaz depuis la Russie et près de 30 % de son pétrole. Autre annonce à l’issue du G7 : une « initiative de solidarité mondiale pour la sécurité alimentaire ». Une idée du président français, Emmanuel Macron, reprise par le G7, qui s’engage à soutenir les pays les plus dépendants des céréales produites en Russie et en Ukraine. En clair, les signataires vont tenter de négocier avec les producteurs pour relever leurs seuils de productions puis redistribuer ces volumes supplémentaires équitablement, en priorisant les plus dépendants aux produits agricoles russes (Algérie, Égypte, Soudan…)
L’Otan – un objectif commun : renforcer les capacités de défense
L’autre rendez-vous du 24 mars, c’était la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord qui regroupe les 30 pays membres de l’organisation transatlantique de défense : l’Otan. Là encore, l’ambiance était à l’unité pour dénoncer fortement l’agression du dirigeant russe en Ukraine. Ils ont acté la nécessité d’un réexamen global du système de défense commune pour « faire face à de nouvelles menaces ». L’Otan a aussi annoncé le déploiement supplémentaire de troupes dans l’Est de l’Union. Plusieurs États membres de l’organisation ont également indiqué le renforcement de leur budget militaire. C’est le cas de la Belgique ou de la Pologne notamment.
UE/US : des engagements concrets pour sceller l’unité
La série de réunions de haut niveau était aussi l’occasion de discussions bilatérales entre le président des États-Unis, Joe Biden, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Les deux puissances se devaient de paraître sur la même ligne, faisant bloc contre les manœuvres guerrières russes. Au-delà du symbole, une déclaration commune acte des rapprochements concrets sur plusieurs fronts. Dans le domaine énergétique, les États-Unis livreront 15 milliards de mètres-cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) supplémentaires à l’UE d’ici la fin de l’année, pour remplacer en partie les importations russes. La rencontre aura aussi permis de sceller un nouveau cadre pour le transfert de données personnelles entre Washington et les Vingt-Sept. Un sujet sensible, car le système précédent de protection des données avait été invalidé par la Cour de justice de l’Union européenne en 2020 et les discussions pour le renouveler s’enlisaient. Autant de mesures qui matérialisaient l’objectif résumé le 24 mars par le Premier ministre belge, Alexander de Croo : « Se différencier de la Russie, complètement isolée » en affichant les partenariats européen et transatlantique.
Même constat au chapitre « politique énergétique » : pour éviter les divisions, les Vingt-Sept ne se sont mis d’accord que sur les mesures les plus consensuelles. L’augmentation des stocks de gaz en Europe d’abord. Et des achats communs de gaz, organisés par la Commission mais qui resteront « volontaires ». Les tenants de la libre concurrence comme les Pays-Bas, l’Autriche, l’Allemagne n’auraient pas accepté un cadre plus contraignant. Des actions plus controversées comme le plafonnement des prix de l’énergie au niveau européen, dont l’Espagne faisait pourtant un véritable cheval de bataille, n’ont pas été formellement endossées par les Vingt-Sept, faute de consensus. Afficher un front uni aura primé sur les revendications nationales.
Mais une chose est sure, l’agression de Poutine a réaffirmé, chez les États membres, la volonté de consolider leur organisation commune : sur le plan énergétique, de défense commune (la stratégie de défense de l’UE doit faire l’objet d’un sommet dédié en mai), sur le plan commercial, etc. La principale sanction pour la Russie pourrait donc être cette conséquence moins immédiate mais plus structurelle : l’isolement du pays de Poutine à mesure que les Vingt-Sept forment un front plus uni.
Les dirigeants des Vingt-Sept se retrouveront de nouveau en mai pour un Conseil européen qui sera là encore largement consacré à la guerre en Ukraine et aux questions énergétiques.
Immersion citoyenne sur l’Europe et l’Union européenne
Tous les jours l’actualité européenne nous donne des éléments à la fois de notre diversité et de ce qu’on construit avec les autres Européens. Retrouvez l’essentiel des actus ici et gardez le fil !
Et vous, à Romain… vous auriez répondu quoi ?
L’Europe c’est pas sorcier est une opération transmedia, participative et intergénérationnelle sur l’Europe dédiée aux enfants, aux adolescents et jeunes adultes, aux parents et grands parents.
En mettant les internautes en immersion sur les sujets européens qui les intéressent, ce site est un des éléments de l’opération L’Europe c’est pas sorcier qui se décline aussi en une exposition, un mémento et des événements en régions.
C’est L’Union européenne expliquée à tous. Son histoire, les gens qui y vivent et qui la font, les traités, les institutions et leurs rôles, les chefs d’Etat et les commissaires, les ministres et les députés, les sujets de tous les jours et l’Europe de demain.
L’opération est produite à l’initiative de et par Graine d’Europe qui associe sa démarche de sensibilisation à l’Europe à la philosophie de l’émission « C’est pas sorcier » pour créer le concept « L’Europe c’est pas sorcier », en partenariat avec France Télévisions.