L’actu du 10 novembre 2023 /
La présidente de la Commission européenne a fait un aller-retour éclair à Kiev, le 4 novembre dernier. Il s’agit de son sixième voyage dans le pays en guerre depuis l’assaut du dirigeant russe Vladimir Poutine en février 2022. L’objectif : rassurer l’Ukraine du soutien continu de l’Union européenne malgré un conflit qui s’enlise depuis plus d’un an et demi. « Vous avez réalisé d’excellents progrès, ils sont impressionnants », a déclaré Ursula Von der Leyen à Kiev.
Un voyage pour donner un premier aperçu de l’ »évaluation des progrès ukrainiens », présentée par la Commission européenne quelques jours plus tard. Les critères à respecter pour ouvrir les négociations d’adhésion sont validés à « plus de 90 % », a jugé la présidente von der Leyen devant le Parlement ukrainien. Le 8 novembre, un rapport a effectivement détaillé ces progrès mettant en lumière des avancées en matière de justice, de liberté des médias ou encore de lutte contre le blanchiment d’argent. De telles avancées ont permis à la Commission de proposer formellement l’ouverture des négociations pour l’adhésion de l’Ukraine à l’UE.
Mais un long chemin reste à parcourir.
D’abord, le problème de corruption généralisée des milieux politique et industriel doit absolument être réglé avant la nouvelle évaluation prévue en mars prochain. Même chose pour le droit des minorités, insuffisamment respecté.
Surtout, la paix devra être revenue en Ukraine. Il est hors de question, pour les Européens, d’intégrer un pays en guerre. Cela risquerait de déstabiliser l’ensemble de l’Union et d’entrainer l’occident dans une guerre généralisée : l’article 42.7 du traité sur l’Union européenne, oblige les Etats membres à s’engager activement dans la défense d’un autre Etat membre « subissant une agression armée sur son territoire ». L’entrée de l’Ukraine dans l’UE n’est donc pas envisageable avant la fin de la guerre. Une échéance difficilement prévisible.
Ensuite, la proposition d’ouverture des négociations doit être confirmée par les vingt-sept Etats membres de l’UE. Il s’agira ensuite de mener les discussions sur des dizaines de thématiques pour aligner le droit ukrainien avec celui de l’UE mais aussi son économie, son système financier, agricole, ses normes environnementales ou en matière de sécurité, et ainsi de suite. Ces chapitres thématiques ne seront clos que lorsque Kiev sera considéré suffisamment proche de ce qui se fait dans l’Union. Et tous doivent être bouclés pour que le pays intègre véritablement l’UE. Le processus prendra donc plusieurs années.
Des voyages officiels comme celui du 4 novembre sont ainsi essentiels pour encourager le pays à continuer ses transformations massives avant l’intégration européenne. L’Europe entend montrer que si le chemin est long, Kiev n’est pas livrée à elle-même. Et puis, la visite d’Ursula Von der Leyen avait aussi une autre visée : ramener un peu d’attention médiatique en Ukraine. En effet, depuis que l’organisation terroriste du Hamas a attaqué Israel et que cette dernière a répliqué, la région s’est embrasée focalisant tous les regards de la communauté internationale. L’Ukraine et son conflit sans fin auraient pu passer au second plan. C’est ce qu’a voulu éviter la présidente de la Commission en étant sur tous les fronts. Le 13 octobre, elle était à Jérusalem pour assurer la population israélienne du soutien de l’Europe et pour annoncer un triplement de l’aide humanitaire aux Palestiniens.
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