L’actu du 20 septembre 2021 /
L’Allemagne est à un tournant de son histoire moderne. Après plus de 18 années à la chancellerie, la puissante Angela Merkel rend les rènes du pouvoir. Le 26 septembre prochain se joueront des élections cruciales. Les partis politiques, de droite comme de gauche, se verront crédités d’un certain nombre de voix qui indiquera le sens que prendra la future coalition au pouvoir. Selon que les formations (verts, libéraux, extrêmes de gauche ou de droite…) s’agrègent autour du SPD, à gauche, ou plutôt autour des conservateurs de la CDU/CSU, l’ambition allemande en matière d’Europe pourrait être radicalement différente. A Bruxelles, beaucoup ont l’oeil sur ce futur scrutin et sa signification pour l’avenir de l’Union et de ses institutions.
Plus ou moins d’Europe ?
Il est coutume de lire que l’Union européenne fonctionne en partie grâce au moteur formé par le couple franco-allemand. Les choix de la chancelière Merkel ont en effet eu des conséquences directes sur les décisions de l’Union. Ainsi, pendant la crise grecque, c’est elle qui a maintenu la vis serrée pour demander de profondes réformes à Athènes en échange de prêts financiers. Plus récemment, son volontarisme pour accueillir les migrants venus de Syrie a poussé l’Europe à agir et relancé le débat sur la politique migratoire commune. Angela Merkel, en levant son veto, a aussi permis le premier emprunt européen, commun au 27, pour financer une partie de la relance post-covid. On le voit, à Bruxelles la politique dépend beaucoup de la vision européenne du Bundestag.
Globalement, loin des extrêmes de l’AFD à droite qui veut sortir de l’UE et surtout de l’Euro, les partis en lice pour les élections allemandes sont favorables à une Europe puissante. Ils convergent notamment sur le renforcement des capacités de défense de l’Union, la protection de l’Etat de droit, sur la taxation des émissions de carbone des importations vers l’UE ou encore l’imposition du numérique.
Des divergence de vues
Mais les questions économiques divisent les partis qui pourraient se retrouver dans la coalition au pouvoir. Ainsi, les libéraux et les conservateurs de la CDU/CSU sont friands des règles budgétaires actuelles qui encadrent l’endettement des pays membres et leur déficit public. La gauche souhaiterait quant à elle abolir ce « pacte de stabilité » pour relancer les économies en y réinjectant plus d’argent public. De même la toute nouvelle possibilité d’emprunter en commun, à 27, sur les marchés pour financer la relance doit, pour la droite et les libéraux rester une exception : chaque Etat devrait emprunter de son côté, selon ses capacités. La gauche et les écologistes veulent au contraire pérenniser le système et davantage intégrer les économies européennes. Pourquoi pas lever un impôt européen, propose même la gauche allemande.
Autre exemple des divergences de taille : la politique d’asile et de migration. Pour les verts et les socialistes, elle devrait être plus généreuse avec des sauvetages en mer financés et coordonnés au niveau européen. La CDU/CSU, elle, propose plutôt d’aller soutenir le pays en crise en envoyant de l’aide humanitaire sur place.
Se recentrer ou s’intégrer
Les élections à venir devraient donner la victoire à l’une des deux forces politiques principales du pays : la CDU/CSU ou le SPD. Si les conservateurs sont donnés vainqueurs, ils tâcheront d’imposer leur vision d’une Europe apportant des réponses communes aux défis majeurs de notre temps, en se concentrant sur quelques questions particulièrement centrales comme le climat, le numérique, etc. Si les socialistes du SPD sortent en tête, ils pourraient vouloir lancer le débat sur de nouvelles étapes d’intégration, une coopération renforcée des 27 aux niveaux économique, diplomatique, sécuritaire, etc.
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