Dans la vidéo Trop cool, j’adore ! Garance voudrait qu’on continue à aider les pays les plus pauvres de l’Europe.
En 2010, dans le cadre de la stratégie Europe 2020 et en pleine crise économique, l’Union européenne s’est fixé comme objectif ambitieux de réduire de 25% le nombre des Européens vivant au-dessous du seuil national de pauvreté, promettant de sortir ainsi plus de 20 millions de personnes de la précarité d’ici à 2020.
Au sein de l’Union, 87 millions de personnes (soit 17,3% de la population) vivaient en-dessous de ce seuil en 2015. Les situations sont très contrastées selon les pays : la Roumanie (25,3 %), la Bulgarie (23,4%), l’Espagne (22,3 %) et la Grèce (21,2 %) ont les taux de pauvreté les plus élevés. A l’inverse, la Finlande (11,6 %), le Danemark (11,9 %), la Norvège (12,2 %) et les Pays-Bas (12,7 %) font partie des pays où le taux de pauvreté est le plus faible. Avec un taux à 13,6 %, le niveau de la pauvreté en France se situe également parmi les plus bas d’Europe.
La pauvreté à l’échelle régionale
Comment s’y prendre ? L’Union intervient peu au niveau national, car les États membres gardent la main en matière de politique et de dépense sociales. Pour les guider, la Commission a lancé, en 2010, une plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale, accompagnée d’une liste d’initiatives encourageant les gouvernements à les mettre en œuvre dans chaque pays.
Le rôle de l’UE se concentre davantage à l’échelle régionale, au travers de la politique de cohésion européenne. Consacrée dans le traité de l’Acte unique de 1986, à un moment où l’Union intégrait des pays du sud de l’Europe appauvris par des années de dictature (Grèce, Espagne, Portugal), cette politique vise à réduire les fractures territoriales en aidant les régions les plus pauvres à rattraper leur retard économique et social.
Elle prend la forme d’investissements et représente près d’un tiers du budget commun de l’UE, soit près de 352 milliards d’euros pour la période 2014-2020. Plus de la moitié de cette enveloppe est allée directement aux régions les plus pauvres, dont le PIB est inférieur à 75% de la moyenne des 28 pays.
Plus concrètement, ces fonds ont par exemple servi, dans les domaines de la santé et de l’environnement, à financer un programme d’aide à l’accès aux soins médicaux pour les populations roms en Bulgarie, ou encore un projet de protection des côtes de la mer Noire en Roumanie. Particulièrement utilisés en matière économique, ces fonds régionaux ont eu un rôle déterminant dans le développement des transports dans les pays nouvellement entrés dans l’UE, comme cela a été le cas par exemple pour le métro de Porto.
Plus récemment, une partie de ces fonds structurels (environ 8 milliards d’euros) ont servi à venir en aide aux régions les plus touchées par la crise sanitaire du Covid-19. L’UE a par ailleurs temporairement facilité l’accès au Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) pour la fourniture d’équipements, de denrées alimentaires et de biens essentiels aux personnes vulnérables comme les sans-abri.
Une réorientation des fonds?
Cependant, les inégalités de richesse au sein de l’UE ne sont pas pour autant révolues. Bien au contraire. « Pendant soixante ans, l’UE a été une formidable machine à convergence au profit des États membres, mais les divisions régionales au sein des pays se sont creusées », s’alarme la Banque mondiale, dans son dernier rapport sur l’Europe.
Selon l’institution internationale, deux types de régions restent à la traîne. Les premières sont celles à très bas revenus à l’Est, notamment en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Pologne. Les secondes sont celles où la croissance est quasi nulle. La plupart sont situées en Italie, Grèce, Espagne et Portugal : entre 2005 et 2015, le PIB par habitant y a stagné, alors qu’il a progressé de 2,1 % par an en moyenne dans l’UE.
De même, si la politique de cohésion a énormément profité aux régions des pays nouvellement arrivés dans l’UE, elle est aujourd’hui remise en cause par certains États du Sud ou de l’Ouest, alors que débutent les négociations des enveloppes pour le budget pluriannuel 2021-2027. Ces États réclament une réorientation des fonds, estimant que le rattrapage est largement effectif à l’est. La France et l’Allemagne suggèrent aussi que les fonds soient en partie conditionnés au respect de l’État de droit ou à l’accueil des migrants.
Avec la sortie du Royaume-Uni de l’UE, des coupes dans le budget commun étaient aussi envisagées. Les États contributeurs nets au budget européen c’est-à-dire ceux qui donnent plus d’euros à l’Union européenne qu’ils n’en reçoivent (Allemagne, Autriche, Pays-Bas) et les États partisans de la cohésion (les pays du Sud et de l’Est) se sont affrontés sur cette question. Elle n’est toujours pas tranchée, et la crise du Covid-19 a quelque peu changé la donne. En plus d’adapter le futur budget à la situation de crise économique, la Commission travaille sur une nouvelle proposition qui permette d’intégrer un plan de relance des économies européennes. Plusieurs voix, dont celle du Conseil des communes et régions d’Europe (CCRE), réclament un budget de politique de cohésion ambitieux.
Immersion citoyenne sur l’Europe et l’Union européenne
Chaque sujet lancé par les participants en réponse à cette question et diffusé dans les vidéos de la série L’Europe c’est pas sorcier a fait l’objet d’un dossier qu’on vous livre ici. Vraiment intéressant !
Et vous, à Romain… vous auriez répondu quoi ?
L’Europe c’est pas sorcier est une opération transmedia, participative et intergénérationnelle sur l’Europe dédiée aux enfants, aux adolescents et jeunes adultes, aux parents et grands parents.
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