L’actu du 20 juillet 2022 /
La difficulté à s’approvisionner en nourriture de base est habituellement le sort des pays les plus pauvres. Pourtant, la guerre en Ukraine a fait ressurgir le spectre de la pénurie en Europe et dans certaines régions même développées d’Afrique.
Conséquence directe de la guerre en Ukraine
L’envolée des prix mondiaux de matières premières agricoles ne date pas de l’invasion russe en Ukraine. Dès le printemps 2020, la reprise économique après la pandémie de coronavirus a fait flamber les cours. Ensuite, la guerre de Vladimir Poutine a sérieusement exacerbé la situation. En effet, la Russie et l’Ukraine produisent environ un tiers du maïs et du blé vendus à l’international et 50% de l’huile de tournesol. La Russie est aussi un très gros exportateur d’engrais, essentiels pour assurer la production agroalimentaire mondiale. Or, en mars 2022, Moscou a annoncé l’interdiction des exportations de céréales et de ces engrais. Le pays a aussi attaqué les infrastructures de transport ukrainiennes et bloqué les ports de la mer Noire à partir desquels 90% des produits agricoles ukrainiens sont normalement exportés. Sans compter les dommages causés par les bombes sur les cultures, entrepôts, machines agricoles, etc. Résultat : les prix des denrées alimentaires en mai 2022 étaient 30% supérieurs à ceux de mai 2021.
Des impacts en Europe et au delà
L’Union européenne ne devrait pas souffrir de pénuries alimentaires prolongées. Certes l’huile de tournesol déserte souvent les rayons de nos supermarchés, mais le manque ne sera que temporaire. En effet, la rupture d’approvisionnement est ici davantage liée au comportement des consommateurs français — qui craignent justement la pénurie et font du stock de manière démesurée — plutôt qu’à une vraie dépendance de notre pays à la production Ukrainienne (premier exportateur au monde d’huile de tournesol). Les usines françaises continuent d’être approvisionnées et produisent à plein régime.
Pour la majorité des denrées de base, une production stable est assurée par la politique agricole commune (PAC). La principale préoccupation des dirigeants européens est plutôt la flambée des prix et l’impact sur les ménages les plus vulnérables. « Chèques alimentaires » et autres « coups de pouce aux ménages », se multiplient dans les 27 pays de l’Union.
Le risque d’approvisionnement est bien plus fort en Afrique et notamment au Maghreb, très dépendant des exportations de blé russe ou ukrainien notamment. De même, la pénurie d’engrais pourrait diminuer de moitié les rendements céréaliers du continent africain en 2022.
Le temps de l’action
Face à cette situation, les institutions européennes ne restent pas les bras croisés. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé un mois après le début du conflit que les États membres de l’UE allaient débloquer 4,5 milliards d’euros jusqu’en 2024 pour aider les zones les plus impactées par les pénuries alimentaires et pour soutenir l’agriculture ukrainienne. Le 21 juin, une nouvelle proposition de l’exécutif européen visait encore à mobiliser 600 millions d’euros des réserves du fonds européen de développement pour les pays d’Afrique.
Mais l’argent n’est pas le seul instrument de l’Union face à la crise. Ursula von der Leyen a aussi présenté, en mai dernier, un plan d’action pour la création de “corridors de solidarité”. Objectif ? Développer des accès terrestres (routes, trains…) pour aider l’Ukraine à exporter ses produits agricoles après le blocage de ses ports par les Russes. L’UE fournit donc des camions supplémentaires, simplifie et accélère les opérations douanières entre ses frontières et l’Ukraine ou facilite le stockage de marchandises sur le territoire européen. Elle agit aussi dans le cadre international via des opérations comme FARM (Food, and Agriculture Résilience Mission) dans le cadre des Nations Unies pour aider au stockage d’urgence des produits agricoles et augmenter temporairement la production et les investissements dans la filière agricole. Les nations du G7 ont aussi lancé l’alliance mondiale pour la sécurité alimentaire (GAFS en anglais) pour assurer le fonctionnement efficace des marchés agroalimentaires mondiaux.
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