L’actu du 15 février 2022 /
Le 8 février, la Commission européenne a dévoilé son plan pour réduire la dépendance de l’Union dans un domaine clé : les semi-conducteurs. Un terme technique pour désigner les puces électroniques qui peuplent désormais nos smartphones mais aussi nos voitures, nos climatisations…. Peu visibles, elles sont donc omniprésentes et risquent de l’être encore plus dans les années à venir alors que nos économies se digitalisent à grande vitesse. L’Europe, construite sur une dynamique de marché (à commencer par le charbon ou l’acier), ne veut pas être à la traine sur celui de demain, les semi-conducteurs.
Le risque
Avec la pandémie de covid 19, les Européens ont pris conscience de leur dépendance vis à vis du reste du monde : il était devenu tout simplement impossible de fabriquer certains produits en Europe. Le continent n’a plus le savoir-faire, ni les composants. Ce fut le cas, un temps, pour les masques chirurgicaux. Bruxelles ne veut pas que cela se reproduise pour les puces. L’Union européenne produit moins de 10 % des semi-conducteurs dans le monde. Quatre fois moins qu’en 1990. La mondialisation a contribué à ce que chaque zone se spécialise dans certaines productions, au point de perdre totalement la main sur des biens essentiels.
L’autonomie stratégique
Le plan « semi conducteur » est donc la mise en pratique d’un principe qui émerge depuis plusieurs mois : l’autonomie stratégique de l’Europe. Son indépendance, notamment économique, vis à vis des puissances voisines. Dans le cas des puces, c’est face à l’Asie qu’il faut reconquérir le marché. 60 % des semi-conducteurs importés en Europe proviennent de Taiwan. Si l’île cesse d’exporter, « l’ensemble des usines du monde s’arrêtent en trois semaines », a mis en garde le commissaire européen, Thierry Breton.
Le plan
Ce que propose la Commission c’est d’abord de faciliter la construction, en Europe, d’usine de semi-conducteurs. Les entreprises intéressées, si elles prouvent qu’elles contribuent à «la sécurité d’approvisionnement» du continent, bénéficieront de procédures accélérées pour les permis de construire et les autorisations d’exploitation. Elles auront surtout un accès facilité aux financements publics via des aides d’État.
Bruxelles veut aussi retrouver le contrôle de la production de semi-conducteurs en cas de crise, de pénurie. Les usines auront donc, par exemple, l’obligation de prioriser les contrats européens, avant leurs clients établis en déhors de l’Union européenne.
La suite
Le projet de l’exécutif européen doit maintenant être négocié par les gouvernements au Conseil et par les députés au Parlement européen. Or parmi les Vingt-Sept, les pays nordiques, l’Allemagne ou les Pays-Bas sont frileux de ce plan qu’ils estiment être une forme de protectionnisme. Beaucoup en Europe, craignent de se mettre à dos les partenaires commerciaux, au premier rang desquels les Etats-Unis qui redoutent un précédent dans ses relations commerciales avec l’Union européenne. Les tractations ne font donc que commencer. La stratégie européenne va se mettre en place pendant de long mois.
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