L’actu du 6 mai 2021 /
Après plus de quatre années d’âpres négociations, les 20 000 lobbys installés au coeur du quartier européen de Bruxelles pour influencer les institutions européennes vont voir un encadrement plus stricte de leur pratique d’influence. L’ accord trouvé en décembre dernier pour réviser le registre de transparence de l’UE vient en effet d’être officiellement entériné.
La définition du type de lobbying qui doit faire l’objet d’une inscription officielle est élargie à toutes sortes d’activités de communication, de réponses à des consultations publiques… Elle prend désormais en compte les pratiques d’influence des gouvernements étrangers qui ont parfois recours à des « cabinets de conseil » bruxellois pour défendre leurs grands groupes et pratiquer ainsi une diplomatie parallèle. La Russie, la Chine et d’autres devront donc s’inscrire officiellement pour représenter les intérêts d’entreprises, comme Huawei par exemple. Mais le changement majeur consiste surtout en l’extension de ce registre — accessible à tous — aux lobbyistes souhaitant influencer le conseil de l’UE qui représente les vingt-sept Etats membres. En effet jusqu’ici, ces professionnels devaient s’enregistrer pour rencontrer les décideurs les plus importants à la Commission et au Parlement européen. Désormais, les accès au Conseil de l’UE seront aussi conditionnés à l’inscription dans ce registre pour mieux contrôler les pratiques d’influence auprès de cette institution.
Parmi les observateurs des ONG, certains comme Transparency International, regrettent déjà le manque d’ambition de la réforme. Notamment parce que les institutions européennes sont libres de décider précisément lesquels de leurs membres seront accessibles aux lobbyistes enregistrés. Par exemple, au parlement, les assistants des eurodéputés ne sont pas concernés. Or ils sont directement au contact des représentants d’intérêts privés. Par ailleurs, il restera possible de rencontrer certains représentants d’un Etat dans la plus grande discrétion si celui-ci n’a pas la présidence tournante de l’institution. Par exemple, un lobbyiste d’Apple pourra bien échanger, autour d’un café, avec l’ambassadeur allemand ou tchèque sans s’inscrire sur le registre. Enfin, certains élus et associations regrettent le manque de contrôle des données enregistrées : les budgets déclarés pour l’influence semblent bien souvent largement sous-estimés.
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