L’actu du 28 avril 2020 /
L’année 2020 devait marquer un grand moment de renouveau pour les villes de Galway en Irlande et de Rijeka en Croatie. Les Capitales européennes de la culture* de cette année ont beaucoup investi pour transformer ces douze mois en un tremplin culturel et économique. Mais à cause de la pandémie et du confinement, ce début de métamorphose sur lequel comptaient les deux villes risque de ne pas avoir lieu.
« C’est une catastrophe. On a travaillé quatre ans sur ce programme », avouent les organisateurs de Rijeka 2020. La ville portuaire croate, avec près de 130 000 habitants, rêvait de démarrer cette année un nouveau chapitre de son histoire. Fini avec l’industrie en déclin, le titre de Capitale européenne de la Culture aurait dû porter un nouvel élan économique, soutenu non seulement par les centaines d’événements organisés mais aussi par des interventions urbaines financés par les fonds européens. Le programme a été construit autour du slogan “Port des diversités”, car la ville revendique son identité multiculturelle et tolérante. Rijeka 2020 comptait aussi sur un budget global de 70 millions d’euros, qui sera maintenant revu à la baisse. « Il est clair que le gouvernement ne pourra pas tenir ses engagements en termes de financement à Rijeka », a annoncé en mars la ministre de la Culture croate Nina Obuljen Koržinek. Résultat ? 59 personnes sur 70, qui travaillaient dans l’organisation du programme, ont perdu leur poste. Seules les rénovations de bâtiments culturels et les chantiers urbains se poursuivent, mais le côté événementiel est, quant à lui, annulé.
Même situation à Galway, qui avait misé, pour cette année 2020, sur le slogan “Let the magic in” (Laissez entrer la magie) et sur sa tradition culturelle celtique. Principal port de l’Irlande occidentale, Galway (environ 80 000 habitants) espérait utiliser les festivals, les concerts et les activités au programme pendant ces douze mois pour limiter l’impact culturel et économique du Brexit. La question de l’Irlande du Nord n’est en effet toujours pas résolue et l’île entière vit un moment d’incertitude. Mais ici comme en Croatie, le COVID–19 a imposé des mesures d’urgence. Le contrat avec l’agence de communication de Londres “Artichoke” a donc été annulé, tandis que début avril les organisateurs ont annoncé le licenciement de « tous les employés sauf une équipe essentielle ». « Nous regrettons beaucoup de devoir prendre de telles mesures », ont déclaré dans un communiqué de presse les responsable de Galway 2020, qui espèrent tout de même que ces décisions ne seront pas définitives.
En Irlande comme en Croatie, on croit en effet qu’une voie de sortie est possible, et elle consisterait à décaler une partie de la programmation à l’année prochaine. « Nous sommes en contact avec nos partenaires irlandais, avec la Commission européenne et avec les deux villes Capitales européennes de la Culture en 2021 », affirme la directrice de Rijeka 2020 Emina Višnić, « tout le monde est d’accord pour qu’on décale une partie du programme à l’année prochaine ». Mais pour que cette décision soit prise il faudra l’intervention de l’exécutif européen et du parlement de Strasbourg. A Rijeka et Galway, en tout cas, on y croit.
*Capitale européenne de la culture. L’initiative existe depuis 1985 et est pilotée par la Commission européenne. Chaque année, un jury d’experts de la culture examine les candidatures de dizaines de villes. Et chaque année les deux villes européennes qui se font attribuer le titre reçoivent un financement européen et bénéficient d’un rayonnement international.
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