L’actu du 9 avril 2020 /
Confinée, Bruxelles est déserte, et les institutions européennes qu’elle abrite le sont aussi. Conseil de l’Union, Commission, Parlement se sont vidés de 80 à 90 % de leurs équipes et organisent donc le télétravail pour assurer la continuité du fonctionnement institutionnel. Comment la machine bruxelloise gère-t-elle ces temps troublés ? Tour d’horizon.
A la Commission européenne : des agendas sens dessus-dessous
L’exécutif européen est aussi le responsable du calendrier législatif et donc de l’agenda des institutions. Face à l’urgence, il a fallu repenser entièrement les priorités. En dehors des dossiers sur les transitions verte et numérique qui demeurent parmi les priorités de la Commission, le coronavirus a éclipsé les autres dossiers et les équipes de fonctionnaires expliquent avoir bien du mal à travailler sur les sujets qui n’ont plus l’attention de la hiérarchie pendant la gestion de la crise du Covid-19. Le vice-président de l’institution, Maros Sefcovic, écrivait le 6 avril dans une lettre officielle : « La réponse à la crise Covid-19 aura un impact sur la mise en œuvre de notre programme de travail 2020 ». Il y expliquait l’intention de la Commission européenne de « se concentrer en premier lieu sur les initiatives qui permettront directement et concrètement de contribuer à surmonter la crise (…) et de reporter les autres initiatives ». Les équipes de la Commission planchent donc sur la redéfinition de ce calendrier de travail pour 2020. Des équipes qui travaillent aussi à distance grâce aux outils de réunion en ligne comme Zoom ou Skype, parfois critiqués pour le manque de sécurisation des données…
Au Conseil de l’UE : des réunions en ligne dans tous les sens.
Les rencontres entre représentants des 27 États sont au cœur du système politique européen. Parmi les plus connues ? Les rencontres entre chefs d’État et de gouvernement, qui se tiennent généralement trois fois par an (sauf cas de force majeur comme le Brexit, la crise grecque ou migratoire). Les ministres, eux, se réunissent chaque mois, selon leur portefeuille : agriculture, énergie, transport, etc. Toutes ces rencontres se tiennent désormais en vidéo et sont presque uniquement dédiées à la lutte contre le coronavirus et à la stratégie de relance de l’économie.
Mais le gros du travail au Conseil est surtout assuré par des groupes de travail « techniques » qui préparent longuement les dossiers. Or ces groupes ont connu plusieurs semaines de quasi chômage technique, les thèmes de leur travaux étant devenus momentanément hors sujet. Résultat ? Les vidéoconférences entre experts reprennent à peine. Les seuls à se réunir en présentiel sont les ambassadeurs des 27 auprès de l’Union européenne. Ils finalisent les décisions avant de transmettre aux ministres.
Au Parlement européen : les 705 eurodéputés qui nous représentent découvrent la politique à distance.
Au parlement européen, la principale difficulté consiste à adapter les outils informatiques à l’accès à distance. Pas facile de faire communiquer les 705 élus et leurs équipes de collaborateurs ! Les intranets sont surchargés. Sans compter que ces eurodéputés doivent voter, et parfois en urgence, sur les mesures exceptionnelles de la crise. Un premier vote en ligne s’est tenu fin mars mais les services informatiques cherchent toujours un outil qui respecterait le secret du vote. Les consensus sont aussi plus difficiles à trouver. Car les réunions en vidéo ne permettent pas les discussions de couloirs, les rendez-vous informels et autres face-à-face improvisés qui sont bien souvent LES clés pour désamorcer les blocages aux accords politiques.
Immersion citoyenne sur l’Europe et l’Union européenne
Tous les jours l’actualité européenne nous donne des éléments à la fois de notre diversité et de ce qu’on construit avec les autres Européens. Retrouvez l’essentiel des actus ici et gardez le fil !
Et vous, à Romain… vous auriez répondu quoi ?
L’Europe c’est pas sorcier est une opération transmedia, participative et intergénérationnelle sur l’Europe dédiée aux enfants, aux adolescents et jeunes adultes, aux parents et grands parents.
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