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Commission européenne : la nouvelle équipe enfin aux manettes
L’actu du 2 décembre 2019 /
Depuis le 1er décembre, c’est officiel, l’équipe des 27 commissaires européens (un par État membre) est entrée en fonction. Elle sera dirigée par l’Allemande Ursula Von der Leyen pour les cinq années à venir.
Une difficile entrée en matière
Élue à l’été 2019, la nouvelle présidente de la Commission européenne a peiné à constituer son équipe. Une mise en route rendue difficile par un parlement européen qui a rejeté plusieurs candidats — dont la Française Sylvie Goulard — pour des raisons politiques, de compétences ou de conflits d’intérêts. Les juristes se sont ensuite arraché les cheveux à cause du report de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne : fallait-il désigner un commissaire britannique en attendant le Brexit prévu fin janvier ? Malgré les demandes répétées de la Commission européenne, Boris Johnson n’a pas souhaité nommer de candidat.
Finalement, c’est une équipe à 27 qu’a accepté d’approuver le Parlement européen réuni à Strasbourg à la fin du mois de novembre. La quasi-totalité des groupes politiques a accordé sa confiance. Les socialistes français comptent toutefois parmi les exceptions notables : ils se sont abstenus.
A 61 ans, Ursula von der Leyen a donc remplacé Jean Claude Juncker, ce 1er décembre, à la tête de l’exécutif européen.
Des équilibres politiques et de genre
La nouvelle Commission aime se définir comme la plus “paritaire” jamais élue en Europe : avec 12 femmes et 15 hommes. Le Parti populaire européen (droite), le Parti socialiste européen et les centristes de Renew Europe restent les trois piliers.
Autres piliers, symboles de continuité : les trois vice-présidents qui assistent Ursula Von der Leyen dans la direction politique de l’institution. Ils sont des anciens de la Commission Juncker et bénéficient donc de l’expérience de la fonction. Leur mission ? Coordonner le reste de l’équipe de commissaires organisée en sous-groupes, en fonction des priorités affichées : le digital, l’écologie, l’économie, les valeurs européennes, etc.
Le programme
Durant les 100 premiers jours de son mandat, la nouvelle présidente de la Commission s’est engagée à développer un ambitieux “plan vert” : le “Green Deal”. Après une première présentation début décembre, cette “nouvelle stratégie de croissance” basée sur l’écologie sera déclinée en plusieurs propositions législatives dès 2020.
Ursula von der Leyen a également promis une commission “géopolitique”. Elle veut imposer l’Europe sur la scène internationale pour y définir les standards sociaux, environnementaux ou économiques. Von der Leyen souhaite une Europe qui soit l’alternative aux influences des grandes puissances dominant le jeu mondial telles que la Chine, la Russie ou les États-Unis.
Enfin, la nouvelle équipe veut miser sur l’innovation, notamment dans les domaines du numérique, de la défense ou de l’espace. Des propositions plus concrètes sont attendues dans les prochains mois.
Et la France dans tout ça ?
Comme ses 26 voisins, la France a désigné un commissaire au sein de la nouvelle équipe. Il s’agit de Thierry Breton, qui se chargera du Marché intérieur, du numérique et de la défense. Cet ingénieur de formation a dirigé de grands groupes industriels comme France Télécom et Atos. Il a également été ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie sous le gouvernement Raffarin en 2005.
Le commissaire français devra travailler en collaboration avec la vice-présidente danoise, Margrethe Vestager, pour assurer la compétitivité européenne dans les domaines du spatial ou encore de l’intelligence artificielle.