Des transports en commun gratuits

Dans la vidéo « A la nôtre », Serge voudrait pouvoir voyager autant que les jeunes.

Nous autres Européens de l’espace Schengen avons le droit (sauf exception comme par exemple en cas de pandémie) de nous déplacer à travers 26 pays européens sans contrôle, comme bon nous semble. Pourtant, un grand nombre d’entre nous n’a pas la possibilité de le faire, dans un contexte où le voyage représente un coût important. Quelles solutions pour découvrir plus de notre Europe ?

A l’ère où le taux de participation aux élections européennes a augmenté de 10 %, une grande partie des citoyens européens rêve de pouvoir découvrir cette Union sous toutes ses coutures, d’apprendre à connaître ses voisins et leurs coutumes. Un frein à cette envie ? Sur une distance de plusieurs centaines de kilomètres, le coût du voyage est souvent au-dessus de nos moyens.

0,14 centime par kilomètre parcouru, c’est ce que coûte en moyenne un billet de train en Europe. La France est le cinquième pays le plus cher pour se déplacer en train, avec un coût moyen de 30 euros pour un trajet de 100 kilomètres. Les citoyens se tournent alors vers les compagnies aériennes low cost quand ils le peuvent, avec les retombées écologiques que l’on imagine, ou renoncent tout simplement au voyage dans beaucoup de cas, faute de moyens.

Les dispositifs de soutien mis en place par l’UE s’adressent avant tout aux jeunes Européens, que ce soit le pass Interrail offert à nos 18 ans, ou les programmes Erasmus pour étudiants et jeunes entrepreneurs. Loin d’être inutiles, ces avantages laissent toutefois de côté les générations qui précèdent, qui n’ont pas moins envie de découvrir les cultures d’à côté. En mai 2019, la Commission européenne a proposé 20 000 pass gratuits pour les jeunes Européens. Ces pass ont été attribués sur tirage au sort des demandes faites par les jeunes eux-mêmes.

Des transports en commun gratuits ?
Dans le petit pays du Luxembourg, à partir du 1er mars 2020, tous les trains, bus et trams du pays sont devenus gratuits. Expérience qui était déjà testée chez les moins de 20 ans depuis le 1er juillet 2018. Depuis la même date en Estonie, on ne paie plus les bus dans tout le pays. A Dunkerque en France, les transports en commun sont également gratuits. Bilan : 70 % de passagers en plus dans les bus en semaine, et 140 % en plus le week-end. Les commerçants de la ville disent également profiter d’une hausse des clients depuis l’instauration de la gratuité en septembre l’année dernière.

Alors qu’est-ce-qu’on attend ?
Pour la seule ville de Dunkerque, le coût de cette mesure représente 15 millions d’euros par an. Somme que la ville a choisi d’économiser sur d’autres services publics. A l’échelle de 27 pays, le montant se compterait en milliards. Mettre d’accord les décideurs sur cette mesure de gratuité serait un parcours du combattant, compte tenu des spécificités de chaque pays en matière de transports et des divergences récurrentes.

Pour autant, d’autres solutions seraient envisageables pour permettre à tout le monde de voyager. Pourquoi ne pas généraliser le pass Interrail à tous les citoyens, une fois par an, leur permettant de voyager pendant un mois en train à travers l’Europe ? En France, il existe des aides au transport pour les plus défavorisés. Elles concernent en revanche surtout les déplacements travail-domicile en voiture. Un véritable chèque valable sur tous les transports en commun favoriserait leur utilisation et permettrait à chacun d’enrichir sa culture européenne.

Et vous, vous proposez quoi pour pouvoir voyager plus facilement ?