A Lyon, dans Et aussi ! les lycéens veulent partager un système de contraception plus accessible à tous.
Même au 21e siècle, l’accès à la contraception reste un défi au sein de l’Europe. 69,2 % des femmes européennes entre 15 et 49 ans, mariées ou en couple, déclarent avoir recours à un contraceptif. Ce taux est inférieur à celui de l’Amérique du Nord, et a pour conséquence d’entraîner un nombre élevé de grossesses accidentelles. Sur le continent européen, 43% des grossesses sont encore considérées comme non-désirées.
Des vrais progrès mais pas de remboursement généralisé
Comment expliquer cette stagnation ? Le Forum parlementaire européen sur la population et le développement, qui milite sur ces thèmes, pointe l’absence de programmes de remboursement généralisés des moyens de contraception.
A l’échelle du continent européen, l’atlas de la contraception 2019* indique que 28 pays ne remboursent pas ou insuffisamment les contraceptifs. Au sein de l’UE, seuls la France, la Belgique et le Royaume-Uni font figures de bons élèves.
La sécurité sociale française rembourse ainsi à 65% les pilules de 1ère et 2ème générations, stérilets et autres dispositifs intra-utérins. La pilule est par ailleurs gratuite pour les mineures et les femmes les plus précaires.
La Belgique est allée encore plus loin en décidant récemment d’appliquer la gratuité totale des contraceptifs pour les femmes jusqu’à 25 ans, à l’exception de la pilule du lendemain, gratuite tout au long de la vie.
Moins bien classés par l’Atlas de la contraception, le Portugal et la Roumanie ont néanmoins rendu possible l’achat de la pilule contraceptive en pharmacie, sans ordonnance obligatoire.
Le risque d’un retour en arrière
Il y a néanmoins peu de chance que l’exemple belge soit généralisé à l’échelle de l’Union européenne. Les sujets qui touchent aux droits reproductifs et sexuels divisent profondément les Etats-membres, arc-boutés sur leurs prérogatives en matière religieuse et sociétale.
En 2018, le Conseil de l’Europe — institution qui regroupe 47 Etats du continent européen pour la défense des droits de l’Homme, de la démocratie et de l’Etat de droit — a même mis en garde contre « le retour des menaces qui pèsent sur la santé et les droits reproductifs des femmes dans plusieurs pays (…). Des lois et politiques ont eu pour objectif de revenir sur les protections existantes en la matière, notamment en introduisant des restrictions d’accès à l’avortement et à la contraception. »
Figure de proue des Etats anti-avortement, la Pologne a interdit en 2017 l’achat sans ordonnance de la pilule du lendemain pour les femmes de plus de 15 ans.
Le pays pourrait par ailleurs encore durcir sa législation. Celle-ci n’autorise actuellement l’avortement que dans trois cas de figure : en cas de danger de mort pour la femme enceinte, en cas de grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste et en cas de grave malformations de l’embryon. Une proposition de loi examinée en avril 2020 par le Parlement polonais propose de supprimer ce dernier motif. Les députés polonais ont refusé de se prononcer immédiatement sur le texte, mais celui-ci pourrait être réexaminé après les élections présidentielles, qui doivent se tenir le 10 mai prochain.
La Pologne est régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour ne pas assurer à ses citoyennes un accès suffisant à l’avortement. En mars 2020, le Comité des ministres du Conseil de l’Europe a rappelé à l’ordre le pays, lui intimant de prendre des mesures pour assurer un accès des femmes à l’avortement équivalent dans toutes les régions du pays.
* A suivre, l’Atlas 2020 de la contraception dans l’Union européenne devrait être disponible dans les prochaines semaines.
Immersion citoyenne sur l’Europe et l’Union européenne
Chaque sujet lancé par les participants en réponse à cette question et diffusé dans les vidéos de la série L’Europe c’est pas sorcier a fait l’objet d’un dossier qu’on vous livre ici. Vraiment intéressant !
Et vous, à Romain… vous auriez répondu quoi ?
L’Europe c’est pas sorcier est une opération transmedia, participative et intergénérationnelle sur l’Europe dédiée aux enfants, aux adolescents et jeunes adultes, aux parents et grands parents.
En mettant les internautes en immersion sur les sujets européens qui les intéressent, ce site est un des éléments de l’opération L’Europe c’est pas sorcier qui se décline aussi en une exposition, un mémento et des événements en régions.
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